Peter-Karl Fabergé, connu sous le nom de Karl Fabergé, est né le 30 mai 1846 à Saint Pétersbourg. Issu d’une famille protestante picarde émigrée en Allemagne, puis en Russie, à la suite de la Révocation de l’Édit de Nantes. En 1800 son grand-père Pierre s’installe en Livonie, à Perno et prend la nationalité Russe. Les parents de Karl installés à Saint Petersbourg sont des bijoutiers joailliers, au talent assuré, dont la renommée n’est plus à faire à la cour de Russie. Le jeune Karl fait son apprentissage auprès des plus grands joailliers d’Europe allant en Angleterre, en Allemagne et de France en Italie.
Il prend en main les destinées de la maison Fabergé en 1870, maison fondée par son père Gustave. En 1882 il reçoit la plus haute récompense, la Médaille d’or lors de l‘Exposition Pan-Russie. Le tsar Alexandre III, lui accorde en 1884 le « Privilège de fournisseur de la Cour » . Karl Fabergé le restera sous Nicolas II (couronné en 1896), la maison Fabergé a été reconnue également auprès des cours d’Angleterre, du Siam (Thaïlande depuis 1939), de Suède et de Norvège.
On pense que près de 54 œufs impériaux furent réalisés par le joaillier commandés par le tsar Alexandre III à l’occasion des Fêtes de Pâques. Offrir un œuf de Pâques est une tradition orthodoxe, tradition remontant à l’Antiquité puis l'oeuf est devenu chez les chrétiens le symbole de la résurrection du Christ.
La première commande fut réalisé en 1885: « L’œuf à la poule », offert par le tsar Alexandre III à son épouse l’impératrice Maria Féodorovna. Puis, chaque année Karl Fabergé réalisera des œufs avec des surprises : pendules, automates etc... Puis de 1895 à 1916 il réalisera des œufs que le tsar Nicolas II offrira à sa mère et à son épouse, l’impératrice Alexandra Féodorovna.
En 1917, la Russie soviétique nationalise les ateliers et réquisitionne tous les biens de Karl Fabergé. Karl Fabergé part pour la Suisse et tout espoir de retour sur sa terre natale s’effondre en juillet 1918, après le massacre de la famille impériale. Il décède à Lausanne le 24 septembre 1920. Il restera le plus grand joaillier au monde jamais égalé. Grâce à la générosité et la persévérance de certains mécènes russes, une grande partie des objets précieux réalisés par Karl Fabergé ont été rachetés et sont revenus en Russie. Une dizaine d’œufs impériaux a disparu, ou secrètement conservés par des collectionneurs anonymes.
Source : Caroline Charron, « Fabergé de la cour du tsar à l’exil »
www.editions-complicites.com