30 juin 1561. Le psautier protestant : 8% pour les pauvres de Paris
En 1561, Théodore de Bèze achève à Genève sa traduction du Psautier qui complète celle établie par Clément Marot.
En France le reine Catherine de Médicis exerce la régence pour Charles IX signe un édit de tolérance en janvier 1562. C'est pendant cette accalmie que se met en place la plus importance tentative éditoriale du 16ème siècle: de Genève, le libraire lyonnais Antoine Vincent, assisté de son fils, organise une diffusion massive du Psautier huguenot, pour lequel il a obtenu du Conseil de Genève un privilège de 10 ans (30 juin 1561).
Non content de faire travailler plusieurs imprimeurs genevois et lyonnais, il s'adresse aussi au marché parisien.
Antoine Vincent fils profite des dispositions favorables de la reine pour obtenir un privilège royal valable en France pendant 10 ans.
Le 26 février 1562, Jacques Danès, son procureur, signe à Paris un contrat avec 19 libraires parisiens.
Ce document exceptionnel dans l'histoire de la libraire parisienne par le nombre de personnages impliqués, comprend une clause encore jamais rencontrée: les libraires s'engagent à déclarer le coût exact de chaque impression et à verser 8% de ce montant pour les pauvres de Paris, à la suite de Théodore de Bèze qui avait cédé ses droits d'auteur à la bourse des pauvres étrangers de Genève.
Mais le déclenchement de guerres civiles dès mars 1562 (massacre des protestants de Wassy) en empêchera la mise en œuvre...