28 février 1626. Salomon de Caus, ingénieur français
Protestant, il fut employé comme ingénieur successivement en Angleterre, en Allemagne par le prince Palatin Frédéric V, pour lequel il construisit une partie de château de Heidelberg (1614/20). Louis XIII lui conféra le titre d’ingénieur du roi. Habile surtout dans l’hydraulique, il fut chargé du nettoiement des rues de Paris.
Le 30 mars 1621 en effet, le Bureau de la Ville de Paris donne un avis favorable à la proposition de Salomon de Caus de prendre en charge le nettoiement des rues de la capitale. Il s’engage à puiser dans la Seine quarante pouces d’eau pour nettoyer le centre de Paris, les secteurs du cimetière Saint-Jean, des rues Saint-Martin, Saint-Denis et Saint-Honoré. Il installe à cet effet, sur l’île Saint-Louis, à l’emplacement du 27-31 du quai d’Anjou, un moulin à vent destiné à pomper l’eau de Seine. Le 7 mars 1622 il a visiblement des problèmes, car le Bureau de la Ville lui enjoint de,
« faire oster les boues et immondices qui sont dans la place de Grève, provenans des avallages des rues adjacentes, avecq deffences d’y en plus faire avaller, ny dans la rivière, soit avecq des rateaulx ou autrement ».
Il échoua à cause des vibrations provoquées par le fonctionnement du moulin qui risquait de faire effondrer le bâtiment sur lequel il était juché.
Arago le regardait comme l’inventeur de la machine à vapeur, dont il fixa au moins certains principes dans ses Raisons des forces mouvantes (1615).
Ses préfaces font connaître Salomon de Caus comme un ami des lettres et de la musique, citant Du Bartas, « excellent poète », rappelant les psaumes et usant de cette formule des huguenots : « À Dieu soit honneur et gloire éternellement ! » Il travaillait avec diligence à une traduction de Vitruve, que la mort l’empêcha de publier.
À sa mort, il fut enterré au cimetière de la Trinité, le samedi 28 février 1626.
En raison de cette circonstance, un décret impérial, du 2 mars 1864 a donné le nom de « rue Salomon de Caux », à l’une des rues qui encadrent le square des Arts-et-Métiers, à quelques centaines de mètres de l’emplacement de l’ancien cimetière de la Trinité, à l’issue du passage Basfour, à l’endroit même où passe aujourd’hui la rue de Palestro, où reposèrent les restes mortels de Salomon de Caus.
Passage Basfour (dans la rue Palestro) :
ancien cimetière de la Trinité (Suite à l’article 11 de l'Édit d'Amboise, une petite bande de terrain du cimetière de la Trinité avait été désignée, en 1576, pour recevoir les sépultures des Protestants. Cette petite bande était située à l'endroit le plus éloigné possible de la chapelle de l'hôpital de la Trinité, donc tout à fait au nord du cimetière, soit au débouché actuel du passage Basfour dans la rue Palestro. La partie de cette rue comprise entre le passage Basfour et ses n° 20 et 22 est sur son emplacement. Une palissade en bois sépara le cimetière des Huguenots de celui des Catholiques.
Un règlement de 1600, pris par François Miron, avait fixé comme suit le tarif de ces inhumations : 2 écus pour l'archer du guet accompagnant le corps du défunt, 1/2 écu pour chacun des porteurs, 10 sols au fossoyeur pour tenir ouverte la nuit la porte du cimetière, et 20 sols au même pour l'ouverture de la terre. Il était interdit aux intéressés de demander davantage. Citons, parmi les Protestants qui furent inhumés dans ce cimetière : Claude le Jeune, Salomon de Caus (qui a une rue dans le quartier).