26 août 1942. Marguerite Soubeyrand de Dieulefit

publié le 26 August 2023 à 02h01 par José LONCKE
26 août 1942. Marguerite Soubeyrand de Dieulefit

Marguerite Soubeyran, née le 29 avril 1894 à Dieulefit (Drôme), où elle est morte le 14 novembre 1980, est une pédagogue, cofondatrice, avec Catherine Krafft, de l’École de Beauvallon à Dieulefit. Elle est juste parmi les nations (1969).

Extrait de « Le Routard Ardèche-Drôme, 2017-2018, Hachette, p 373 :

« Pendant la durée de l’occupation, Dieulefit fut un des plus beaux exemples de Résistance civile en France. L’attitude collective de la population fut exceptionnelle. Pas un seule dénonciation et, en 5 ans de guerre, seulement quelques arrestations. Pendant qu’une employée de la mairie, Jeanne Barnier, falsifiait papiers et cartes d’alimentation, une certaine Marguerite Soubeyrand (1894-1980), institutrice protestante à Beauvallon, accueillait nombre de réfugiés des refugiés espagnols, juifs et communistes allemands. Parmi bien d’autres, Aragon et Elsa Triolet, Clara Malraux, Pierre Seghers, Pierre Jean Jouve, Yvonne Lefébure, Pierre Emmanuel, ou encore le philosophe Emmanuel Mounier, restèrent une temps sous la protection de « Tante Marguerite ». Une telle concentration d’écrivains et d’artistes fit de Dieulefit le 3ème centre intellectuel français, après Paris et Lyon. Pour expliquer une telle solidarité de la part de la population, il fallut naturellement l’addition de l’éthique protestante, et d’un fort courant catholique progressiste hostile au gouvernement de Vichy. Alors rendons hommage à des gens... qui rendirent honneur à la France.

L’enseignement avant-gardiste de « Tante Marguerite »
« Tante Marguerite » était une institutrice à part : outre le fait qu’elle n’envisageait l’école qu’à la campagne dans un cadre familial, elle avait une conception de l’enseignement proprement révolutionnaire à l’époque : suppression de l’estrade et de l’uniforme, travail en groupe, libre expression et mixité dans les classes ».

En juillet 1941,sont accueillis 8 garçons juifs allemands réfugiés. Au moment des grandes rafles de l'été 1942, le 26 août 1942, les gendarmes français arrivent à l'école pour y arrêter les enfants juifs. N'ayant pas pu être prévenus, Helmut David Meyer (16 ans), Werner Matzdorff et Henri Schwartz sont raflés le 26 août 1942 et envoyés au camp de Vénissieux où ils seront récupérés in extremis par Marguerite Soubeyran.

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