25 avril : Fête de Marc
1. Marc
Un jeune homme nommé Jean-Marc résidait avec sa mère Marie à Jérusalem. Marie de Jérusalem était fortunée. Nous le savons parce que les chrétiens se rassemblaient dans sa grande maison et qu’elle avait au moins une servante. L’apôtre Pierre connaissait l’endroit : lorsqu’un ange le libéra de prison une nuit, il se dirigea vers la maison de Marie. Là, il informa les chrétiens de Jérusalem de sa fuite et s’enfuit précipitamment pour se cacher (Actes 12. 5-19).
La Bible mentionne Jean-Marc à plusieurs reprises. Il avait un cousin, Barnabas, un Lévite. Lorsque l’Église d’Antioche chargea Paul et Barnabas de porter l’Évangile en Asie Mineure, Marc les accompagna un certain temps. Mais il les abandonna lorsqu'ils quittèrent la côte pour s'enfoncer vers l'intérieur des terres (Actes 13. 5,13). Plus tard, Barnabas a voulu emmener Marc pour un deuxième voyage missionnaire, mais Paul a refusé. Paul et Barnabas se disputèrent à ce sujet et se séparèrent Voilà l’un des deux incidents au cours desquels Paul et Barnabas ont été en désaccord. L’autre concernait le fait de manger avec des chrétiens d'origine païenne (Galates 2. 13). Barnabas emmena Marc à Chypre tandis que Paul s’associait avec Silas (Actes 15. 36-40). Au fil du temps, le conflit entre Paul et Marc s’est apaisé. Dans deux de ses dernières lettres, Paul mentionne Marc comme un collègue (Philémon 1. 24 ; 2 Timothée 4. 11).
Pierre a également mentionné Marc qu'il a décrit comme son « fils » (1 Pierre 5. 13). Cela suggérerait qu’il l’avait amené à la foi et enseigné dans la foi. Les premiers chrétiens disaient que ce Marc était le même que Jean Marc. Comme Pierre aurait connu Jean-Marc lors de ses visites au domicile de Marie de Jérusalem, l’identification est probable. Marc aurait servi de traducteur à Pierre à Rome (« Babylone » 1 Pierre 5. 13) et aurait écrit le récit de Pierre sur la vie du Christ, qui nous est parvenu sous le nom d’Évangile selon Marc.
Bien que l’Évangile de Marc n’identifie nulle part son auteur, la tradition l’associe à son nom au moins depuis le deuxième siècle.
Mais que faisait Marc entre ses différentes mentions dans la Bible ? Une forte tradition africaine raconte que parce qu'il est né à Cyrène (une ville de la Libye moderne, il est retourné en Afrique du Nord pour implanter des églises et fonder le siège d'Alexandrie. Là, il a rendu furieux les païens qui l'ont traîné à travers la ville au bout d'une corde et l'ont tué.
Jérôme a donné une date à sa mort : le 25 avril 62 (la sixième année de Néron). Mais Jérôme a peut-être confondu le départ temporaire de Marc d’Alexandrie avec l’heure de sa mort. Dans la dernière lettre que Paul a écrite, vers 67 après J.-C., il a demandé à Timothée d'amener Jean-Marc (2 Timothée 4. 11). Il ne l'aurait pas fait si Marc était déjà mort depuis cinq ans. Une autre tradition fixe la mort de Marc au 26 avril 68.
Comme pour de nombreux personnages bibliques, nous ne pouvons que faire des hypothèses sur la vie et les dates de Marc à partir de quelques indices et traditions. L’histoire de Marc nous encourage cependant, car après des débuts difficiles, il est devenu un témoin fidèle et fiable de Jésus. Son Évangile a béni le monde entier.
2. L'Evangile de Marc
On peut reconnaître chez les quatre évangélistes, quatre dimensions du projet salvateur de Dieu : longueur, profondeur, largeur et hauteur. Marc en accentue la profondeur, car il fait le portrait du Serviteur souffrant en relation avec la profondeur de son humiliation.
Mais Marc n'a jamais oublié que Jésus est parfaitement Dieu. Il commence son évangile par la déclaration de foi, "Commencement de l'évangile de Jésus-Christ, le Fils de Dieu". Il ne nous laisse aucun doute à ce sujet. Encore et encore, il parle de l'impact que Jésus a eu sur l'esprit et le cœur de ceux qui l'ont entendu. Marc a toujours à l’esprit, la crainte et l'étonnement que Jésus produisait. "Ils ont été étonnés de son enseignement." (Marc 1:22.) "Ils étaient tous étonnés." (Marc 1:27.) De telles phrases se répètent encore et encore. Non seulement cet étonnement était dans l'esprit des foules qui écoutaient Jésus; c'était encore plus dans l'esprit du cercle intime des disciples. «Et ils furent remplis de crainte, et se dirent l'un à l'autre: Qui est-ce donc, que même le vent et la mer lui obéissent?» (Marc 4, 41.) «Et ils furent tout à fait stupéfaits». (Marc 6:51.) "Les disciples étaient étonnés de ses paroles." (Marc 10: 24,26). Pour Marc, Jésus n'était pas simplement un homme parmi les hommes; il était Dieu parmi les hommes, les poussant toujours à un étonnement émerveillé par ses paroles et ses actes.
Aucun évangéliste, ne montre autant les émotions de Jésus que le fait Marc. Jésus soupira profondément dans son esprit (Marc 7:34; Marc 8:12). Il était ému de compassion (Marc 6:34). Il s'est étonné de leur incrédulité (Marc 6: 6). Il a été ému d'une juste colère (Marc 3: 5; Marc 8:33; Marc 10:14). Seul Marc nous dit que lorsque Jésus regarda le jeune homme riche, il l'aimait (Marc 10:21). Jésus pouvait ressentir les souffrances de la faim (Marc 11, 12). Il pouvait être fatigué et vouloir se reposer (Marc 6:31). C'est surtout dans l'évangile de Marc que nous avons l'image d'un Jésus aux émotions comparables aux nôtres. La pure humanité de Jésus dans l'image de Marc le rapproche beaucoup de nous.
Marc le présente comme le Serviteur souffrant du Seigneur, qui meurt pour les péchés de son peuple. La croix est au centre de la compréhension que Marc a de Jésus-Christ. La profondeur de l’amour de Dieu va jusqu’au plus profond de notre misère. La profondeur de l’amour de Dieu se voit en Jésus-Christ, « lui dont la condition était celle de Dieu, il n’a pas estimé comme une proie à arracher d’être égal à Dieu, mais il s’est dépouillé lui-même en devenant semblable aux hommes » (Philippiens 2. 6-7) ; « il s’est humilié, jusqu’à subir la mort, oui, la mort sur la croix » (8). La profondeur de l’amour de Dieu révèle un Dieu qui s’approche, qui s’identifie à nous. Par amour, il a accepté de tout perdre et d’être mis au rang des malfaiteurs. C’est le dernier échelon qu’on puisse atteindre. Et là encore, mieux que n’importe où, c’est l’amour de Dieu qui se manifeste.
Après avoir parlé de sa mort prochaine, Jésus appelle à lui la foule et dit : « Si quelqu'un veut venir à moi qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive » (8. 34). Il passe immédiatement de sa croix à la notre ; et dépeint la qualité du disciple chrétien en termes de renoncement à soi et même de mort. Être disciple du Christ est bien plus radical qu’un amalgame de croyance, de bonnes œuvres, et de pratiques religieuses. Aucun langage ne peut en rendre compte en dehors des images ; de la mort et de la résurrection. Car c’est lorsque nous nous perdons que nous nous retrouvons, et lorsque nous mourons que nous vivons (8. 35). Si nous avons compris et accepté de quel amour Dieu nous aime, si son pardon nous a transformés, alors il est normal de le vivre autour de nous ! Comment cela se fait-il que nous n’acceptions pas de pardonner, nous dont les fautes ont conduit Jésus à la croix… ? Ou alors c’est que nous n’avons pas pénétré l’amour extraordinaire du Seigneur pour nous parce que nous n’avons pas pris conscience de notre état de pécheur. « Pardonnez-vous réciproquement comme Dieu vous a pardonné en Christ » (Ephésiens 4. 32).
3. Marc célèbres :
Marc Boegner (1881-1970). Marc Boegner a été une des grandes figures du protestantisme français. Fédérateur de ses diverses sensibilités, il y assume très tôt des charges importantes. Pendant la guerre de 1940-1945, au nom de la Fédération Protestante de France, il a lutté contre les mesures discriminatoires frappant en particulier les Juifs.
4. Prière
Ô Dieu, nous te remercions pour tous ceux dans les paroles et dans les écrits desquels ta vérité nous est parvenue.
Pour les historiens, les psalmistes et les prophètes, qui ont écrit l'Ancien Testament;
Pour qui a écrit les Évangiles et spécialement l’Évangile de Marc et les Lettres du Nouveau Testament;
Pour tous ceux qui, dans chaque génération, ont enseigné, expliqué et prêché la parole de l'Écriture: nous te remercions, ô Dieu.
Accorde, ô Dieu, qu'aucun faux enseignement ne puisse jamais avoir le pouvoir de nous tromper ou de nous séduire loin de la vérité.
Accorde, ô Dieu, que nous n'écoutions jamais aucun enseignement qui nous encouragerait à penser que le péché est moins grave, le vice plus attirant ou la vertu moins importante.
Accorde, ô Dieu, que nous n'écoutions jamais aucun enseignement qui détrônerait Jésus-Christ de la plus haute place;
Accorde, ô Dieu, que nous n'écoutions jamais aucun enseignement qui, à ses propres fins, pervertit la vérité.
Ô Dieu, notre père, établis-nous inébranlablement dans la vérité.
Donne-nous des esprits qui peuvent discerner le vrai et le faux;
Rend-nous capables de tout examiner, et de nous accrocher à ce qui est bon,
donne-nous un tel amour de la vérité, qu'aucune chose fausse ne puisse jamais nous en détourner.
Accorde donc que toute notre vie, nous puissions connaître, aimer et vivre la vérité;
par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.