Le 24 mai 1879, meurt l’abolitionniste non violent et philanthrope américain William Garrison (1805-1879).
William Lloyd Garisson fut le meilleur exemple d’abolitionniste non violent à avoir laissé une trace dans l’histoire américaine. Abandonné par son père et séparé de sa mère
« il trouva du réconfort dans la religion ».
Par la suite il devint journaliste à Baltimore : puis à Boston il apprécia les prédicateurs du Réveil Lyman Beecher, en particulier. Il apprit beaucoup à leur contact et développa des idéaux abolitionnistes : Il était partisan d’une émancipation radicale : Il considérait qu’en bon chrétien, on ne pouvait continuer à accepter l’immoralité de l’esclavage un seul instant :
« L’esclavage est un monstre qui doit être traité comme tel, chassé avec bravoure et exterminé d’un coup ».
Il crée son propre journal, The Liberator (1831) dans lequel il milite pour la suppression immédiate de l’esclavage sans compensation pour les propriétaires,
« Je serai aussi dur que l’est la vérité et aussi intransigeant que l’est la justice… Je ne tergiverserai pas… Je n’excuserai pas… Je ne reculerai pas d’un iota… ET JE SERAI ENTENDU ».
Il contribua très largement à la création de The American Anti-Salvery Society, la société antiesclavagiste américaine, qu’il présida de 1843 à 1865. Les arguments défendus par les abolitionnistes étaient principalement chrétiens :
Dieu a crée les hommes à son image et l’esclavage est contraire aux enseignements du christianisme : Le lien que créait l’esclavage entre le maître et son esclave était dégradant pour les deux parties concernées et était antinomique avec les principes de fraternité universelle prônées par le Christ et par ses représentants dans les Eglises.
Pendant trente ans Garisson à coup d’articles et de pamphlets, dénonça les abus et les injustices de l’esclavage, la médiocrité et la mesquinerie de ses concitoyens, prônant une politique de non-violence parfois en contradiction avec ses propres propos. En juillet 1854, le 4 très symboliquement, il brûla un exemplaire de la Constitution en criant haut et fort :
« Ainsi périt avec la tyrannie une longue série de compromis ».
Il contribua très largement à la création de la Société antiesclavagiste américaine, qu’il présida de 1843 à 1865. Mais Garisson avait un discours et des méthodes très radicales et, en outre il faisait l’amalgame entre le combat anti-esclavagiste et celui des femmes pour leur émancipation.
Il fut ainsi dépassé sur sa gauche par Frederik Douglass (1818-1895). Né Esclave, cet autodidacte, réussira à devenir par sa ténacité et son intelligence l’une des figures marquantes de l’Abolitionnisme, éditeur de journal, puis consul des États-Unis. Dirigeant avec Garisson la société pour l’abolition., il soutint, à l’encontre de Garisson, de plus en plus ouvertement le droit des esclaves à se libérer par la violence. Ces différences entre Garisson et Douglass continuèrent jusqu’à la guerre de sécession, malgré les efforts de leurs relations communes qui furent appelées à l’aide, comme Harriet Beecher-Stowe, pour les réconcilier.