21 juillet 1854. Albert Edelfelt
Né le 21 juillet 1854, Albert Edelfelt (1854-1905) vient le premier se former à 20 ans à Paris, où il s’installe pour un quart de siècle, tout en retournant chaque été en Finlande. Après de premiers tableaux inspirés par l’histoire de sa terre natale, il bascule dans une veine naturaliste, sous l’influence de Jules Bastien-Lepage.
Homme de la côte sud de la Finlande, Edelfelt peint la vie âpre des pêcheurs, des petits apprentis tailleurs, les femmes à la sortie de l’église, une conteuse au regard inspiré…
Avec un sens aigu du détail ethnographique, il dépeint les visages burinés, les tabliers chamarrés, les chaussures et paniers en écorce tressée, la beauté de la nature qui enveloppe une assemblée protestante en plein air (Service divin au bord de la mer, une œuvre achetée par l’État français).
Une lumière quasi divine illumine d’ailleurs la plupart de ses scènes, même celle douloureuse de cette famille emportant en barque le cercueil de son petit.
Parallèlement, l’artiste mène une carrière de portraitiste. Il peint les enfants du tsar Alexandre III, le tsar Nicolas II, et fait sensation à Paris en 1885 avec son Portrait de Louis Pasteur, saisi au travail dans son laboratoire.
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Service divin au bord de la mer, acquis par l’État français, en 1882, sans doute au Salon. Entré au Musée du Luxembourg. En 1901, musée du Louvre, de 1926 à 2013, déposé à la préfecture du Haut-Rhin, Colmar. Retour en 2013, au musée d'Orsay, Paris. "Sa peinture très atmosphérique, ses compositions très maîtrisées parviennent à donner le sentiment d’un espace-temps fixé pour l’éternité" (Cartel du musée). Après un séjour en Espagne, Albert Edelfelt (avril à mai 1881), il se prépare pour le Salon de 1882, qui va marquer une date dans sa vie en y exposant le tableau Service divin au bord de la mer, Finlande. Il reçoit cette année-là la médaille de deuxième classe. Edelfelt y reprenait une formule mise au point peu auparavant : l’évocation d’un moment de piété en pleine nature. Cette toile va être à l’origine de sa gloire.
Le pasteur est en robe noire. C’est caractéristique du culte protestant nordique et cette représentation tranche d’une certaine manière avec l’orthodoxie russe et le catholicisme français. Il tient une Bible. La peinture décrit la contemplation tranquille de l’assemblée, alors que la congrégation réfléchit aux mots de l'orateur.
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-En route pour le baptême (1880)
Une famille se rend au temple pour un baptême d’enfant. La mère,vêtue de rouge, tient dans ses bras son nouveau-né. Lenteur, simplicité dans la lumière septentrionale pénétrante.
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-Le Christ et Marie Magdalene (Luc 8. 1-3) 1890)
« Le Christ et Marie-Madeleine » d'Edelfelt, sort des sentiers battus. Le peintre met en peinture une légende finlandaise, Il montre Jésus sur le rivage boisé d'un lac finlandais vêtu de chaussures paysannes tressées à partir de bandes d'écorce de bouleau, confronté à une Madeleine implorante en tenue ethnique. Le tableau souligne la piété authenstique des gens simples.
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Exposition :
Albert Edelfelt (1854-1905), Lumières de Finlande,
musée du Petit Palais, jusqu’au 10 juillet 2022.