Deux peintures, qui faisaient partie des célèbres Mays de Notre-Dame et dont les auteurs étaient des protestants convaincus, sont toujours exposées dans la Cathédrale de Paris.
On appelle "Mays à Notre-Dame" une série de 76 tableaux offerts à la cathédrale par la Confrérie des Orfèvres, presque chaque année en date du premier mai (d'où leur nom), et cela de 1630 à 1707.
C'étaient de grands tableaux de plus ou moins 3,5 sur 2,5 mètres de dimension. Ces Mays étaient commandités auprès de peintres de renom. Les peintres devaient soumettre leurs esquisses aux chanoines de la cathédrale. Après la fondation de l'Académie royale de peinture et de sculpture en 1648, les artistes choisis étaient tous membres ou proches de cette dernière. Ces commandes devinrent rapidement une forme de concours de peinture religieuse.
Leur sujet était généralement relatif aux Actes des Apôtres. Après les avoir exposés sur le parvis, on les accrochait au niveau des arcades de la nef ou du chœur. Pour les peintres, c'était une grande promotion de voir ainsi exposée l'une de leurs œuvres, témoignage de leur savoir-faire.
Les Mays furent dispersés à la révolution et beaucoup disparurent. Les plus importants furent fort heureusement récupérés par la cathédrale et ornent aujourd'hui les chapelles latérales de la nef de Notre-Dame. Parmi elles, les œuvres de deux peintres protestants sont toujours accrochées dans la Cathédrale :
-Le May de 1643, une "crucifixion de Saint Pierre", a été peint par Sébastien Bourdon (1616-1671). Bourdon était l’un des membres fondateurs de l’Académie Royale de peinture (1648), dont seront bientôt exclus les protestants. Ambitieuse, singulière et très admirée, l'oeuvre assura la réputation parisienne de Bourdon, parmi les créateurs les plus féconds et les plus séduisants du XVIIe siècle. Il fut peintre, dessinateur et graveur.
-Le May de 1655, "La Flagellation de Saint Paul et Silas", avait été peint par un autre protestant, Louis Testelin (1615-1655).