le 10 avril 1912, le Titanic quitte la port de Southampton. Le naufrage du navire va survenir entre le 14 et l5 avril 1912.
Epouvantable catastrophe où s‘engloutit à sa première traversée, dans les eaux de Terre-Neuve, le plus beau et le plus grand des transatlantiques.
Le choc d‘un iceberg suffit pour blesser à mort le colosse qui portait dans ses flancs somptueux plus de mille personnes.
Cette nuit-là, selon les témoins, l’orchestre du Titanic a continué à jouer jusqu’au bout.
Il faut imaginer Wallace Hartley, 33 ans, dirigeant la petite formation instrumentale de sept musiciens, entamer « Plus près de toi mon Dieu » un hymne pour la mort proche :
„Mon Dieu, plus près de toi, plus près de toi!/ C‘est le cri de ma foi, plus près de toi!/ Dans le jour où l‘épreuve déborde comme un fleuve,/ Garde-moi près de toi, plus près de toi!“
…et rasséréner les passagers sur le pont.
L'idée que "Plus près de toi, mon Dieu" ait pu être joué est renforcée par le fait que, lorsqu'il servait à bord du Mauretania, Hartley avait dit à ses collègues que c'est l'hymne qu'il jouerait s'il devait se trouver sur un navire en train de couler.
Une question demeure : a-t-il interpreté l'hymne sur l'air Bethany, version la plus connue en France et aux États-Unis, ou sur la version Horbury ? Hartley ayant chanté dans une église méthodiste, il est plus que probable qu'il ait interprété l'air qu'il connaissait le mieux : l'air Proprior Deo.
Il faut imaginer l’eau dans les coursives, les canots pris d’assaut ; Wallace Hartley qui, en sombrant avec quelque 1500 malheureux (sur 2200 passagers), refuse de se séparer du violon offert par sa fiancée, Maria Robinson, le range dans une valise en cuir et le harnache à son corps. C’est ainsi que sa dépouille est retrouvée dix jours plus tard, flottant grâce à son gilet.
Le violon en bois de rose lui arbore une petite plaque en argent en dessous du chevalet, où se lisent ces mots gravés en 1910 :
«Pour Wallys, à l’occasion de nos fiançailles, de la part de Maria ».
Ce violon a été rendu à la fiancée, Débute alors un voyage de main en main. Quand Maria meurt en 19239, à 59 ans et sans s’être remariée, sa sœur Margaret en hérite. Celle-ci l’offre au leader de la fanfare de l’armée du Salut locale, le major Renwick, qui le confie à un professeur de musique, décrivant son piteux état dans un courrier daté des années 1940 :
« Il s’est révélé absolument injouable, sans doute à cause de sa vie mouvementée ».
Le violon atterrit enfin chez une musicienne amateur. Il ne resurgit qu’en 2006, quand son fils l’exhume du grenier de sa maison du Yorkshire.
Il faudra attendra mars 2013 pour qu’il soit formellement authentifié, soit 101 ans après le naufrage.
Il a été adjugé le 19 octobre 2013 pour 900.000 livres (1,063 million d’euros), alors que son état reflétait, selon la maison d’enchères,
« sa vie mouvementée, avec des signes de restauration et de grandes fissures sur le corps du violon».
Aux yeux d’Andrew Aldridge, cité par les médias anglais,
"le violon du Titanic symbolise l’amour et le courage".