le 19 janvier 2007. Hrant Dink (1954-2007), intellectuel et journaliste turc et arménien, est assassiné à Istanbul le à l'âge de 52 ans.
Ce martyr de la liberté et de l'Arménie était un protestant convaincu. Non seulement un protestant, mais issu du mouvement évangélique. Il a en effet grandi dans l'orphelinat arménien Gedikpaça à Istanbul, géré par l'Église évangélique arménienne. Sous la houlette du pasteur évangélique Hrant Güzelyan, Dink s'est progressivement imprégné d'une éducation et d'une foi protestante qu'il n'a jamais renié.
Dink s'est aussi signalé par son attachement au camp de jeunesse arménien de Tuzla (qui dépendait de l'Église évangélique arménienne). Après en avoir été longtemps directeur, il avait dû batailler, finalement en vain, contre le gouvernement, qui s'est saisi de ce camp, jugé trop gênant.
Son épouse Rakel, qui partage sa foi, a laissé une « Lettre à mon bien-aimé » :
« …Ils l’ont retiré du paradis de son foyer qu’il avait créé avec l’aide de Jésus. Ils l’ont forcé à étendre ses ailes sur le paradis céleste éternel. Ils l’ont forcé à étendre ses ailes avant que, ses yeux se fatiguent, avant que son corps ne puisse vieillir, avant qu’il ne soit malade, avant qu’il puisse partager son temps avec ses êtres chers. Nous aussi, nous te rejoindrons, mon bien-aimé. Nous aussi viendrons dans ce paradis sans égal. L’amour et seulement l’amour peut pénétrer ce lieu. L’amour et seulement l’amour, qui est supérieur aux discours des humains et des anges, à la prédiction, à la maîtrise de tous les mystères, à la foi qui déplace les montagnes, à la charité que tout un chacun possède, et même à l’immolation par le feu, seul cet amour là entrera dans ce paradis. Là , dans un amour véritable, nous vivrons ensemble, pour toujours. Un amour qui ne jalouse personne, un amour qui ne convoite le bien de personne, un amour qui ne tue personne, un amour qui ne sous-estime personne, un amour qui permet de considérer son frère ou sa sœur plus que soi-même, un amour qui renonce à ses propres intérêts, un amour qui revendique des droits pour un frère ou une sœur. Un amour qui est basé sur le Messie. Et un amour qui a été déversé en chacun de nous... ».
Source : Blog de Sébastien Fath