18 septembre 1965. Les baptistes russes ont dit non au contrôle communiste
EN 1950, il y avait deux millions de baptistes en Russie. Les baptistes ont atteint la Russie grâce aux efforts du baptiste allemand Johann Gerhardt Oncken, qui a enseigné que « chaque baptiste est un missionnaire ». Il a envoyé des artisans allemands en Russie pour implanter la foi. Une plus grande croissance s'est produite lorsque les baptistes ont converti des prisonniers de guerre russes pendant la Première Guerre mondiale. À leur tour, ces convertis sont rentrés chez eux pour répandre l'évangile.
La vie de l'Église n'a jamais été facile en Union soviétique, en particulier pour les chrétiens évangéliques. En 1936, par exemple, Peter Vins, un Américain, a été exécuté pour sa foi. En 1944, Staline a forcé des groupes évangéliques et baptistes séparés à s'unir.
Après la mort de Staline, Nikita Khrouchtchev a lancé une importante campagne de répression contre les églises russes en 1959 qui a duré jusqu'en 1964. Les communistes ont fermé 14 000 lieux de rencontre chrétiens, en convertissant beaucoup en musées. Ils ont interdit aux parents d'emmener leurs enfants à l'église et ont essayé d'empêcher toute personne âgée de 18 à 30 ans de se faire baptiser. Le gouvernement athée a même restreint le contenu des sermons et revendiqué le droit de nommer des pasteurs. Les communistes étaient particulièrement venimeux envers les baptistes, qu'ils considéraient comme dangereux en raison de leur forte impulsion à évangéliser.
Certains chrétiens ont accepté les restrictions gouvernementales. Cependant, Georgi Vins, fils de Peter Vins, était opposé à l'acceptation des réglementations gouvernementales sur le travail de l'église. Lui et de nombreux baptistes partageant les mêmes idées ont déclaré que l'église devait obéir aux commandements du Christ, et non à ceux du gouvernement. Ils ont appelé à la purification de l'église et ont exhorté les congrégations locales à discipliner tout dirigeant chrétien qui a coopéré avec les mandats anti-chrétiens du gouvernement. Pour préserver leur foi, ils prennent la décision audacieuse de se retirer de l'union approuvée par le gouvernement et de former leur propre Conseil des Églises, une décision qui a lieu à cette date, le 18 septembre 1965. Vins devient le secrétaire du mouvement.
Des centaines de dirigeants évangéliques étaient alors en prison. En signe de protestation, les baptistes organisèrent une manifestation de masse à Moscou. Beaucoup ont été arrêtés. Lorsque Vins et ses collègues dirigeants se sont rendus au gouvernement pour poser des questions sur les baptistes qui avaient été arrêtés, eux aussi ont été arrêtés. Jugé en 1966, Vins est condamné à trois ans de prison.
Vins a écrit de prison :
« Le Christ donne la force de résister à l'athéisme !
Je ne suis pas seul ici. Mes frères dans la foi sont dans de nombreuses cellules voisines. Même à l'intérieur de ces murs, Dieu renforce notre foi et inspire une espérance rayonnante dans nos cœurs !
Christ est invincible !"
Après sa libération, Vins a continué avec défi à enseigner et à prêcher, en secret. Les autorités l'ont renvoyé en prison en 1975 avec une peine de dix ans. Les femmes baptistes ont formé un Conseil des proches des prisonniers pour sensibiliser le monde aux prisonniers d'opinion comme Vins. La nouvelle de leur sort s'est répandue à travers l'Europe occidentale et l'Amérique.
En 1979, Vins et quelques autres prisonniers politiques ont été échangés avec les États-Unis contre deux espions soviétiques. Vins a refusé de critiquer l'Union soviétique ou de décrire comment il avait été torturé. Il se considérait comme un citoyen russe loyal et a déclaré que sa résistance était uniquement contre les mesures du gouvernement soviétique.
Par leur volonté de souffrir et de mourir, les baptistes russes ont forcé des concessions au gouvernement soviétique. La plupart des lois de Khrouchtchev ont été annulées ou abrogées avant même l'effondrement de l'Union soviétique. Mais la pression persistait sur le groupe de Georgi Vins pour rejoindre les évangéliques qui coopéraient avec le gouvernement.