17 janvier 1562, édit de Janvier (ou de Saint-Germain) la liberté de culte est permise pour la première fois en France.
Le texte a été préparé par la mère du jeune roi, Catherine de Médicis, régente du royaume, assistée du chancelier Michel de L'Hospital.
Les protestants et l‘Édit de janvier 1562
Jusqu‘en janvier 1562, les églises réformées étaient illégales en France et n‘avaient pas le droit d‘exister officiellement. Le culte était interdit, et susceptible de graves punitions.
Dans de nombreux endroit il y avait des „conventicules“, ou groupes clandestins de fidèles qui s‘assemblaient pour lire les saintes écritures, pour prier, pour écouter des exhortations, pour chanter des psaumes. Mais les „marques de la vraie Église“, c‘étaient non seulement la prédication de la Parole, mais aussi le baptême et la sainte cène. Et pour cela il fallait un pasteur ; et pour nommer un pasteur il fallait un noyau de communauté ecclésiale.
Calvin conseillait de retarder pour un temps l‘établissement „d‘une Église officiellement dressée“, de peur d‘exposer un peu plus les fidèles à la persécution royale.
L‘Édit de janvier va tout changer pour bien des communautés.
-Le culte est permis de jour, en dehors des villes-mais permis!
-Les autorités ne devront plus empêcher la tenue des réunions protestantes mais, au contraire les protéger contre d‘éventuels agresseurs (quel contraste avec la persécution de quelques années plus tôt!)
-Des réglements „pour l‘exercice de leur religion“ malgré les restrictions, sont autorisés également.
Enfin, ont du se dire les protestants, on progresse vers la liberté religieuse qu‘on réclame depuis quarante ans!
Cet édit marque, en effet, pour la première fois, une reconnaissance, une permission envers le protestantisme dans le royaume de France. Les réformés peuvent enfin sortir au grand jour, chanter les louanges du seigneur sans encourir les sanctions les plus sévères.
L‘Édit de janvier sera le plus grand pas en avant vers la liberté religieuse au XVIème siècle : la liberté du culte était bien plus large que dans l‘édit de Nantes lui-même !
L‘édit de janvier parut à ses bénéficiaires le plus prometteur des points de départ. Les protestants dont les doutes sont effacés ne chantaient que la victoire de leurs pasteurs et, tenant dans le poing l‘édit de janvier, s‘étendaient aux delà des bornes…
D‘où l‘institution par les pasteurs d‘une procédure pour la constitution d‘Églises, dans l‘esprit de l‘édit :
…“quand il y aura quelques-uns en un village qui désireront vivre selon l‘Évangile, ils pourront demander un ministre à l‘Église, lequel ministre sera envoyé au magistrat du lieu pour prêter le serment selon la forme de l‘édit. Et par ce moyen on viendra au devant des coureurs qui se fourrent dedans les troupeaux sans légitimes vocation. Au surplus ne faudra planter l‘Évangile par d‘armes ni violences, mais seulement par la pure et simple prédication de la Parole de Dieu.“
Les "ministres" chargés de cette surveillance ont eu fort à faire. Sans doute ont-ils du prêcher souvent l‘obéissance aux dispositions de l‘édit, notamment,
…“la défense de paraître aux cultes avec „pistolets arquebuses et autres armes prohibées…“
Qui sont aujourd‘hui ces porteurs de pistolets?
Et ces coureurs qui se fourrent dans les troupeaux ?
Francis Higman, L‘Édit de janvier 1562, Bulletin de la S.H.P.F., tome 144, p.697-705