16 Décembre 1534. Hans Bol et Noël
Hans Bol est un artiste flamand de la Renaissance flamande, à la fois peintre de paysages, dessinateur, graveur, enlumineur et cartonnier de tapisseries.
Hans Bol est né le 16 décembre 1534 à Malines, où l'archiduchesse Marguerite de Parme avait établi sa cour en tant que gouverneur des Pays-Bas, et qui avait par conséquent développé une communauté artistique florissante.
Il est formé dans une famille d’artistes protestants. A 17 ans il part à Heidelberg pour se former au dessin. Il y reste deux ans. Il retourne ensuite à Malines.
Après des décennies de tensions religieuses accrues, Malines s'est déclarée pour le rebelle protestant Guillaume d'Orange, une décision qui a conduit à un saccage brutal de la ville par les troupes espagnoles en octobre 1572. Ayant tout perdu, Bol s'installe à Anvers, où il avait déjà des contacts. avec des graveurs et des éditeurs tels que Hieronymus Cock, pour qui il avait déjà fourni des dessins d'impression en 1561-1562. Il y resta jusqu'en 1584, date à laquelle il fut à nouveau contraint de fuir devant l'armée espagnole. Pendant quelques années, il a déménagé entre Bergen-op-Zoom, Dordrecht et Delft, avant de finalement s'installer à Amsterdam pour ses dernières années. Il meurt à Amsterdam le 20 novembre 1593.
Il a été célébré par ses contemporains pour ses œuvres imaginatives à petite échelle, qui montrent de vastes paysages parsemés de châteaux et de manoirs gothiques.
Les douze mois de l’année (Fondation Roi-Baudouin)
Hans Bol conçoit les douze mois de l’année publiés en 1581 par Hans van Luyck.
En 1584-85 il reprend cette série en y introduisant des références bibliques, reléguant à l’arrière les activités humaines. Les premiers plans sont occupés par des scènes du Nouveau Testament montrant la jeunesse ou le ministère du Christ.
Les sujets des dessins et gravures sont :
1. Janvier, avec le Rêve de Joseph et la Fuite en Égypte,
2. Février, avec le Christ appelant les disciples
3. Mars, avec les paraboles des deux fils et du laboureur injuste,
4. Avril, avec la Parabole du Semeur,
5. Mai, avec le Christ et la Samarie,
6. Juin, avec la Parabole du Riche insensé,
7. Juillet, avec le Christ comme Bon Pasteur,
8. août, avec la cueillette des épis de maïs le jour du sabbat
9. Septembre, avec la parabole du figuier stérile
10. Octobre, avec la parabole des laboureurs injustes
11. Novembre, avec la Parabole du Royaume des Cieux,
12. Décembre, on voit Joseph et Marie à la recherche d’une auberge, peu avant la naissance de Jésus, avec à l’arrière-plan les activités hivernales de la fin du 16e siècle.
« L’Ânesse de Balaam », et « Le Bon Samaritain » (12 x 18 cm) 1583.
L’Ânesse de Balaam, appartient à une paire, la seconde représentant Le Bon Samaritain, et a été réalisée par l’artiste flamand Hans Bol en 1583.
Le premier sujet est tirée de l’Ancien Testament et le second de l'Évangile selon saint Luc, et leur point commun est de mettre en scène un âne. Sa présence rappelle que dans la Bible, cet animal avait de la noblesse. Et dans l’Orient antique, il était hautement considéré, le cheval n’étant introduit en Israël que sous le roi Salomon. Le paysage aux lumineux coloris, construits en bleus dilués, verts d’eau et notes de blancs, renvoie à Pieter Bruegel. Bol va reprendre à son compte cette veine bruegélienne, l’agrémentant de petits personnages qui déambulent dans l’espace contemporain de la campagne flamande. Ces derniers sont ici des prétextes et des sujets véritables, car ces œuvres se lisent comme des paraboles à valeur d’enseignement, elles sont conçues pour provoquer une réflexion sur le bien et le mal, sur la place de l’homme dans l’univers et sur la tension entre les éléments religieux et la nature.
En choisissant ces deux thèmes – dans l'un, Dieu parle par l’intermédiaire d’un animal pour remettre l’homme dans le droit chemin, dans l'autre, c’est un Samaritain, représentant d’une population jugée misérable, qui illustre la définition de la compassion –, il invite un siècle marqué par les guerres de religion, à regarder au-delà de ce que l’on voit.
Hans Bol a eu un succès immense de son vivant, notoriété qui se poursuit depuis quatre cent cinquante ans et qui ne devrait pas se démentir.