Molière donne une représentation du « Bourgeois gentilhomme », devant le roi et la cour qui sont à Chambord pour la période de la chasse.
A ce propos on sait que Jean-Baptiste Lulli (1632-1687), joua même le rôle du mufti dans le Bourgeois gentilhomme. Il était non seulement un grand compositeur, mais également un bouffon et un excellent mime.
Molière lui disait parfois :
« Baptiste, fais-nous rire ! ».
Ce rapport entre le terme "baptiste", la stupidité et le rire est assez ancien. Sous forme de prénom, baptiste –souvent prononcé batisse- était largement popularisé dans les campagnes. Il était devenu synonyme de « mal dégrossi, niais, stupide », comme un paysan pouvait le paraître à des citadins. Les saltimbanques en avait fait un personnage de tréteaux, image de la stupidité innocente. A la suite de Lulli, le fameux mime Deburau (1796-1846), du théâtre des Funambules, les y a aidés : dès son berceau il se prénommait réellement Jean-Baptiste.
On comprend que le terme « baptiste » qui signale des chrétiens protestants pratiquant le baptême sur profession de foi, ait résonné péjorativement dans la société française, notamment au 19ème siècle lorsque les Églises évangéliques baptistes s’implantèrent en France.
Cette connotation péjorative rejoint, le terme « chrétien » des origines, « huguenot » et « parpaillot » au 16ème siècle, et plus récemment l’appellation non contrôlée, « évangéliste ».