Ce n’est pas un hasard si les premiers mots du premier des évangiles indiquent que Jésus est fils d’Abraham et fils de David. La Torah annonce en effet que le Messie doit être juif et descendant du roi David. Quelques lignes plus loin, l’évangéliste Matthieu précise que Jésus est né à Bethléem en Judée. C’est la ville du roi David, nous sommes au cœur d’Israël.
La Torah
Celui qui découvre l’enseignement de Jésus dans les évangiles est frappé par le fait qu’il fait constamment référence à la Bible juive. Il débute véritablement sa vie publique, à la synagogue de Nazareth, en ouvrant le rouleau du prophète Ésaïe. Son message est sans ambiguïté : « Je ne suis pas venu supprimer la Torah mais pour l’accomplir. »(1)
Non seulement, Jésus affirme l’autorité de la Torah écrite, mais il participe également aux traditions de son époque, par exemple la fête de Hanoukkah (2). Par contre, lorsqu’il guérit des malades le jour du Sabbat, Jésus sait qu’il s’oppose aux rabbins qui interdisent toute guérison ce jour-là, sauf pour sauver une vie. Ce faisant, il affirme sa propre autorité au point que les chefs religieux jugent ses propos blasphématoires (3).
Les fêtes juives dans le Nouveau Testament
Bien des événements majeurs de la vie de Jésus se déroulent pendant l’une des trois fêtes juives où les hommes montaient à Jérusalem, selon les prescriptions de la Torah (4).
Lors du grand jour (Hochanna Raba – le jour du « Grand Salut ») de la fête de Souccoth (Tabernacles), il déclare à la foule : « Si quelqu’un à soif qu’il vienne à moi et qu’il boive » (5). Il parle de l’Esprit de Dieu, don qui apporte la joie et le salut, don que les Juifs pieux évoquent encore aujourd’hui à la conclusion de cette fête : « Vous puiserez de l’eau avec joie aux sources du salut » (6).
Le soir de son arrestation, Jésus célèbre la fête de Pessah (Pâque) seul avec ses disciples. Il en profite pour instaurer la Nouvelle Alliance annoncée par les prophètes (7). Elle n’est plus conclue avec des sacrifices d’animaux comme autrefois mais avec son propre sang (8). Pour qui veut bien le comprendre, Jésus se présente comme l’Agneau de Dieu sacrifié pour nous.
C’est aussi lors de la fête de Shavuot (Pentecôte), cinquante jours après la Pâque juive, que Jésus réalise sa promesse à ses disciples : l’Esprit de Dieu y est répandu sur une partie de la multitude de pèlerins juifs venus à Jérusalem (9). Ce jour-là l’Église est née, communauté de disciples de Jésus. À l’époque, ceux-ci sont tous des Juifs.
Les Prophètes de la Bible juive annoncent la venue du Messie…
Un aphorisme rabbinique déclare que « les Prophètes ne parlent que des jours du Messie ». Jésus le confirme en l’appliquant à sa personne. Après sa résurrection, il dit à ses disciples : « Il fallait que s’accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les Psaumes », c’est-à-dire, dans le Tanakh (10).
On peut déduire de la Bible juive que le Messie devait être originaire de la tribu de Juda et naître à Bethléem comme son ancêtre David. Le prophète Ésaïe précise que c’est une jeune fille encore vierge qui le mettrait au monde. Il ajoute que sa mort sera un sacrifice pour le péché et qu’ensuite il reviendra à la vie. Il dit aussi que son rôle ne se limitera pas à Israël, mais s’étendra aux nations. Il apportera le pardon du péché et la paix (11). Le prophète Jérémie, lui, parle d’une nouvelle alliance (7).
Jésus est venu pour les Juifs… et pour le monde
Il y a quelques années, quelqu’un m’a dit : « C’est normal que vous croyiez en Jésus car vous êtes juif. Moi je ne crois pas en lui car je ne suis pas juif. » Voyant ma surprise, il m’a rappelé les paroles de Jésus : « Dieu m’a envoyé seulement pour le peuple d’Israël. » (12)
Aux origines en effet, Jésus, le Juif est venu pour les Juifs. Pourtant, avant de remonter au ciel, Jésus a clairement dit à ses apôtres que son message devait être annoncé au monde entier. Ils ont eu bien de la peine à l’accepter. Tout comme Pierre, ils croyaient que les Goyim (païens) sont impurs. Quand Pierre a compris qu’il s’était trompé sur ce point, il dit à Corneille, le centenier romain : « Vous le savez, un Juif n’a pas le droit d’entrer dans la maison d’un étranger. Mais Dieu vient de me montrer une chose : je ne dois pas penser qu’une personne est impure et qu’il faut l’éviter… Maintenant, je comprends vraiment que Dieu accueille tout le monde. Si quelqu’un le respecte et fait ce qui est juste, cette personne plaît à Dieu. » (13) Pendant qu’il parle, l’Esprit de Dieu descend sur les non-Juifs qui sont rassemblés, ce qui provoque l’étonnement des Juifs qui accompagnent Pierre. Alors Pierre dit : « Maintenant, ces gens ont reçu l’Esprit Saint aussi bien que nous. On ne peut donc pas les empêcher d’être baptisés. »
Des années plus tard, un ancien rabbi, celui qu’on surnomme l’apôtre Paul, écrit : « L’Évangile est la puissance de Dieu pour sauver tous ceux qui croient : les Juifs d’abord, les autres ensuite. (14) Ceci demeure vrai encore aujourd’hui. Pour tous, il n’y a qu’un seul chemin pour connaître Dieu : Jésus, le Christ, le Messie.