« Les enfants des enfants sont la couronne des vieillards,
Et les pères sont la gloire de leurs enfants(1). »
Cette citation mentionne trois générations liées par des liens affectifs qui circulent dans les deux sens. Chacun est ainsi comme un maillon dans une histoire et une identité communes. Chaque génération est enracinée dans le passé et se projette dans l’avenir.
Hélas, nos modes de vie ont fait éclater les familles, brisé les liens et isolé les aînés qui doivent se contenter de courtes visites, parfois bien rares.
Des expériences très instructives
Dans les maisons de retraite, les personnels de santé ont constaté que les personnes âgées qui reçoivent leurs petits-enfants se transforment. Non seulement la joie et la fierté emplissent leur cœur, mais elles semblent rajeunies, remotivées, ragaillardies. Même leur espérance de vie s’allonge. D’où l’idée de créer des passerelles entre les crèches ou les écoles maternelles et les maisons de retraite.
Tentons de comprendre
Que se passe-t-il donc entre un enfant et un senior pour que les performances sociales, sensorielles et cognitives de la personne âgée s’améliorent, et que le développement de l’enfant s’en trouve enrichi ?
Pour bien grandir
Avant ses 10 ans, l’enfant doit trouver une réponse à ses besoins physiologiques (respirer, boire, manger, bouger), mais aussi à ses besoins de sécurité et de confiance en lui. Il pourra ainsi construire une bonne estime de lui et de sa valeur personnelle pour prendre sa place dans le tissu social.
Pour bien vieillir
La personne âgée, elle, doit satisfaire de nouveaux besoins : trans¬mettre ses connaissances et ses expériences, partager ses valeurs morales, éthiques, spirituelles… se sentir utile aux autres. Au moment où elle perd sa place dans la société, une autre s'ouvre devant elle.
Et la troisième génération ?
C’est alors qu’arrivent les petits-enfants avec lesquels leurs aînés peuvent s’investir dans une relation affective, détendue, paisible, moins pressée par le temps et moins exigeante. Ils sont en effet libérés du rôle éducatif.
L’enfant plein de vie bouscule son aîné freiné par le temps. Il l’oblige à bouger, se souvenir, raconter. Il ravive ses émotions et ses cinq sens par toutes sortes d’interactions qui, à leur tour, libèrent dans le corps les hormones dites « du bonheur » (sérotonine, ocytocine, endorphines et dopamine).
Chacun peut ainsi s’enrichir en comblant les besoins de l’autre.
L’idéal n’existant pas…
Malheureusement, le lien est par¬fois souffrant, conflictuel, voire impossible, inexistant.
Au lieu de perdre espoir, on peut pratiquer la règle des 3 P : « Patience, Persévérance et Prière » en vue d’un changement. Parallèlement, on peut aussi choisir de s’engager auprès d’autres enfants, dans les associations d’aide aux devoirs ou de partage des savoir-faire, par exemple.
Ainsi, chacun pourra bien grandir et bien vieillir. Les chrétiens savent que cela fait plaisir à Dieu. Jésus-Christ ne les a-t-il pas invités à l’appeler « Notre Père » ?