D’après l’astrophysicien Hubert Reeves, « devenir adulte, c'est reconnaître, sans trop souffrir, que le “Père Noël” n'existe pas ».
Presqu’à l’opposé, Michel Bouthot écrit : « Dès que l'adulte tue le mythe de l'existence du Père Noël, il oublie le miracle du vrai partage qui existe dans le cœur de l'enfant ».
Je n’entreprendrai pas de réconcilier ces deux auteurs. Ils n’évoquent d’ailleurs pas forcément tout à fait les mêmes réalités même s’ils utilisent des mots semblables. Comme toujours, chacun s’exprime à partir de son expérience, de ses souvenirs personnels...
Je suis moi-même très reconnaissant à mes parents de n’avoir jamais voulu me faire croire au Père Noël. Je n’ai donc pas dû souffrir d’apprendre qu’il n’existait pas. Ai-je été pour cela moins généreux ? Je penserais plutôt le contraire.
En m’évitant de croire à une supercherie, mes parents m’ont évité les larmes de déception ou les moqueries des plus grands. Mieux, ils m’ont montré que je pouvais leur faire confiance.
Plus important encore, ils m’ont appris que la vérité était encore plus belle que le mythe : à Noël, Dieu lui même est descendu du ciel. Certes, ce n’est pas avec des jouets qu’il est venu mais j’ai appris petit à petit que ce qu’il a fait était bien mieux. C’est Jésus le cadeau ! À moi de faire comme lui et d’être un cadeau pour les autres.
Jésus n’était pas un bébé plus beau que les autres. C’était pourtant le Fils de Dieu qui venait ce soir-là parmi les hommes.
Les gens font souvent des cadeaux somptueux pour se faire pardonner ou pour compenser une relation décevante. Parce qu’il nous aime profondément, Dieu a choisi de ne pas faire bling-bling à Noël.
Georges Mary