Josué est assis à l'entrée de l'enclos. Il veille sur le troupeau de moutons. Dans quelques heures, c'est moi qui le remplacerai. En attendant, je dors, comme Nathan et Samuel. Dans notre demi-sommeil, nous restons attentifs à la moindre menace, toujours prêts à protéger le troupeau si Josué nous appelle.
Réveillé en pleine nuit
Soudain, un bruit sec nous alerte : nous nous réveillons tous trois d'un coup, puis nous courons vers Josué. Incroyable ! Autour de lui, une grande lumière – comme en plein jour ! Un inconnu se tient devant nous, il ne ressemble à personne. Comment est-il arrivé ici, en plein champ ? Nous ne sommes pas rassurés...
Jamais vu un tel spectacle
Il se met à parler d’une voix grave et profonde : «
Je suis le messager de Dieu. N'ayez pas peur ! Je viens vous annoncer une extraordinaire nouvelle : cette nuit, à Bethléhem, un sauveur est né ! Il apportera la joie et le salut à tout le peuple. Allez-y, vous le trouverez dans une mangeoire ! » C’est alors que des chants remplissent l'espace autour de nous ; la lumière s'intensifie et je vois comme des milliers de visages qui chantent : «
Gloire à Dieu, le très-haut, le tout-puissant ! » Quelle beauté ! Je pourrais rester là toute ma vie, à baigner dans cette lumière, bercé par ces chants célestes. Une paix m'envahit...
À la recherche d’un bébé
Tout s'arrête brusquement. Nous nous regardons, encore étourdis. D'un même élan, nous décidons d'aller voir le bébé. Nous ne comprenons pas tout, mais il faut y aller. Cette rencontre avec les anges nous a bouleversés.
Nathan se dévoue pour rester, et nous partons vers Bethlehem. Là-bas, nous essayons plusieurs auberges : pas d'enfant dans les mangeoires. Finalement, nous voilà dans une étable, au milieu des bœufs, des ânes, et de quelques femmes venues aider pour la naissance. C’est là que nous voyons l'enfant dans les bras d'une jeune femme, assise sur la paille, son mari à côté d'elle. Malgré la fatigue, ils rayonnent.
Je n’ai pas pu m’empêcher de prier
Notre arrivée les surprend, car personne ne nous connaît ici. Alors nous expliquons : la lumière, les anges, les chants, la promesse... tous sont étonnés, mais la mère nous écoute avec attention, comme si elle pesait chacun de nos mots.
Dans cette étable, nous éprouvons la même paix intérieure, la même joie que tout à l'heure, dans le champ. Avec respect, nous touchons légèrement l'enfant, du bout des doigts. Quand c'est mon tour, je murmure à Dieu : « Seigneur, dans ma nuit tu as mis ta lumière. Je n'attendais rien de la vie, mais tu me donnes une espérance. Je te remercierai sans fin. À moi le petit berger inconnu, tu as montré ton salut. Oui, je te remercierai toute ma vie ! »
Je ne serai plus jamais pareil
Nous repartons ensuite vers notre troupeau, laissant la mère et l'enfant se reposer. Nous chantons sur le chemin, nous rions, nous dansons de joie. C’est vrai, il nous faudra de la patience, le temps que l'enfant grandisse, mais dès à présent, notre vie est transfigurée : Dieu s'est manifesté ! Il est venu à notre rencontre, pour notre salut, pour notre joie...
D’après Luc 2.8-20