Dans le passé, tout au long de l'histoire de l'Église, on a attribué à la musique une plus ou moins grande importance. On note cependant qu'elle a souvent eu un rôle primordial lors de différents réveils.
La place de la musique
Aujourd'hui, j'ai le sentiment que la place qu'on lui accorde dans le culte n'est pas forcément liée à la dénomination d'une Église, mais plutôt à la manière dont chaque communauté conçoit son rôle.
J'ai en effet remarqué que, d'une Église à une autre, on lui donne diverses fonctions. Parmi celles-ci, trois semblent revenir souvent :
• La musique joue un rôle "préparatoire", c'est à dire que le chant occupe la première partie du culte. En général, on apprécie ce moment musical, mais ce n'est que l'introduction. On n'entrera dans le vif de la réunion qu'ensuite. À plusieurs reprises, après un moment de chants, il m'est arrivé d'entendre le responsable annoncer : "Nous allons maintenant entrer dans un temps de louange..." ce qui me fait penser que les chants n'en faisaient pas partie !... C'est tellement dommage !
• Ailleurs, la musique sert à intégrer ; c'est à dire qu'elle est considérée comme une activité parmi d'autres et permet à certaines personnes d'avoir une "place" dans l'Église.
Ce souci d'intégration est une bonne chose, mais encore doit-il être mis en œuvre avec discernement et ne pas empêcher le rôle qu'à mon avis la musique devrait avoir :
• Un rôle "à part entière" dans le déroulement du culte. C'est à dire qu'au travers des chants on puisse déjà exprimer notre louange à Dieu, ou méditer...
En effet, la musique nous touche, elle nous permet d'exprimer nos sentiments de manière extraordinaire... Or, il se trouve que la louange est aussi une expression : l'expression de notre admiration profonde pour notre Seigneur.
Lorsque la musique prend sa part dans cette dynamique, je pense qu'elle joue pleinement son rôle. Pour cela, il est nécessaire de prendre au sérieux ce service de l'Église. Voyez un peu l'organisation musicale que David avait mise en place dans 1 Chroniques 15.16 à 24 afin de glorifier Dieu. C'était très structuré et il y avait plusieurs responsables précis.
Les erreurs à éviter
En voici quelques unes, parmi d'autres :
J'ai vu dans certaines Églises le pasteur tout faire... Y compris diriger le chant, même s'il n'est pas musicalement compétent... Peut-être, dans ces communautés, d'autres personnes occuperaient-t-elles bien mieux cette fonction... Je pense qu'il est important pour un dirigeant d'Église d'aider les membres à trouver leurs dons et à exercer les services correspondants... la direction des chants en fait partie.
Il m'est arrivé de voir l'inverse : tout le monde est libre d'entonner le chant qu'il a à cœur. Cela peut effectivement faire partie du côté familial qu'il est bon de trouver dans nos Églises. (À mon avis, c'est une liberté que peuvent se permettre les petites Églises ou les groupes de prières...). Cependant, je pense qu'en général il est préférable de demander aux musiciens d'introduire le chant que l'on souhaite chanter.
Récemment, dans une Église où j'étais de passage, j'ai été surpris, au moment où le dirigeant annonçait que nous allions chanter, de voir nombre de personnes se précipiter vers l'estrade (à tel point qu'ils étaient presque plus nombreux que ceux qui restaient dans l'auditoire !) et accompagner en jouant ou en chantant, avec beaucoup de gaieté de cœur certes, mais aussi avec un cumul de sons et de rythmes pas forcément très harmonieux... Un peu plus de discipline aurait certainement arrangé ce malaise...
Nos Églises n'ont peut être pas toutes des "Kenaniahou" (1 Chroniques 15.22) dans leurs rangs, mais je suis persuadé que, si une communauté prend au sérieux le rôle de la musique dans ses réunions, même si elle n'a pas de "musiciens super doués", elle peut faire de son moment de chants un beau bouquet de louanges.
Quelques suggestions
Voici quelques pistes de travail pour cela :
• Un programme de chants se prépare. Il est rare qu'un programme établi en quelques secondes avant la réunion soit bon. (Imaginez le pasteur venir faire son sermon les mains dans les poches sans s'être préparé...)
• S'il y a plusieurs musiciens, il est important de répéter.
• Et l'essentiel à mon avis consiste en ce que les responsables de la musique soient en phase avec l'Église :
- En phase techniquement. La musique n'a pas pour rôle de révolutionner l'Église (par exemple mettre des décibels pour "réveiller" ou bien ne prendre que des chants de tel recueil parce qu'il y en a marre de ceux-ci, etc.). La richesse de l'Église, c'est qu'elle est composée de différentes générations, de différentes mentalités, de différentes façons de s'exprimer. Il est donc important que tout le monde puisse être à l'aise dans un temps de chant.
- En phase spirituellement. Un programme de chants qui répond aux besoins de l'Église, à ce qu'elle est en train de vivre... aura beaucoup d'impact.
N'oublions pas que la musique n'est qu'un support, et que comme tout support, on peut en faire un outil mal adapté ou au contraire merveilleux. Je prie pour que les chrétiens aient à cœur de produire de belles choses pour la gloire de Dieu.