La question de l’accès des femmes aux ministères de direction et d’enseignement et toute la problématique qui en découle ne se posent pas actuellement dans les Églises des pays d'Europe de l'Est, en raison de leur histoire au cours du siècle passé. La nécessité de survivre face à un régime hostile les a empêchés de poursuivre, d’une manière générale, la réflexion théologique, de sorte qu'avec la
pérestroïka, les Églises de l'Est ont renoué avec la totalité du corpus théologique qui était le leur avant la domination communiste.
Illustration parlante : des Baptistes allemands, partis en Russie aux 18ème et 19ème siècles, ont continué à célébrer leurs cultes en allemand jusqu'à aujourd'hui. À partir des années 70-80 beaucoup de ces baptistes sont passés à l'Ouest pour rejoindre l'Allemagne fédérale. Ils ont alors tenté de s'intégrer aux Églises de la Fédération Baptiste Allemande, mais sans succès, en raison du décalage culturel existant : les femmes portaient des pantalons ou des jupes plutôt courtes, certains chrétiens des cheveux en bataille, les enfants avaient trop de liberté et pour couronner le tout : il était question d'avoir des femmes pasteurs. Ces « Allemands de Russie », comme on les appelle, ont finalement décidé de se regrouper entre eux pour le culte.
Notons donc que d’une manière générale les Églises d’Europe de l’Est ne permettent pas, à ce jour, l’accès des femmes aux ministères de direction et d’enseignement et n’ont pas mené de réflexion théologique sur la question.