Comment ne pas penser, par ces temps d’élections en France, à celles et ceux qui sont élus, et à celles et ceux que nous aurions préférés à leur place ? Bien avant le début des échéances présidentielles et législatives, les militants ont déjà commencé à s’activer. Depuis des mois nous assistons à des débats sur fond de crise, à une avalanche de chiffres, à des propositions et des promesses de toutes sortes, à de petites phrases, et à des coups durs, comme dans un tournoi de joutes. Pas facile de faire la part des choses. Or, c’est bien à nous, les citoyens, que revient le dernier mot, en bulletin secret, confirmé pas le constat : « a voté… ! »
Si ce devoir nous incombe, à nous aussi, nous avons, en tant que chrétiens, un devoir de plus : rendre grâces et prier pour ceux qui nous gouvernent, 1 Timothée 2.1-5. Si nous connaissons la deuxième injonction de ce texte, celle de l’intercession, nous en oublions souvent la première. En France, nous ne brillons pas particulièrement par les actions de grâces à l’égard de ceux qui nous gouvernent. Et pourtant, la Parole nous invite à voir le bien, avant de passer à la prière par rapport à tout ce qui ne va pas. Toujours est-il qu’il faut que nous le fassions. Force est de constater que l’intercession est le parent pauvre de la liturgie évangélique, toutes tendances confondues. Surtout l’intercession pour les autorités – en dépit de l’appel de l’apôtre Paul.
Prions, donc, que le Seigneur dirige toutes choses, et qu’il permette à notre pays une gouvernance selon la justice, avec droiture, et dans le respect des valeurs que notre Créateur a révélées dans la conscience humaine. Qu’il permette à ceux qui confessent le Christ, de vivre leur foi pleinement, et d’en témoigner en toute liberté (1 Tim 2.3-5).
On est tenté de se détourner de ceux qui se donnent en spectacle politique, et de se laisser entrainer par les voix de la déception : Tous pourris ! Ou : Qu’ils s’en aillent tous ! Mais si cette tentation est bien réelle, il faut y résister avec toute la force chrétienne possible. Au lieu de se contenter de critiquer les politiques et de prendre nos distances, la Parole nous appelle à l’intercession. Pour intercéder à l’égard de quelqu’un, il faut avoir le cœur bien disposé. Viser ce qui est honorable et salutaire.
Et puis, la prière nourrit une attitude d’ouverture et de bonne volonté dont nous aurons besoin dans les relations à développer avec les autorités. Pour en savoir davantage, lisez l’article sur ce sujet que nous présentons dans ce Cahier.
A cela, j’ajouterai une deuxième réflexion. Nous sommes tous des élus, au titre de notre foi en Dieu et en Jésus-Christ, son Fils unique. « Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne. Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres » (Jean 15.14-17).
C’est bien de se le dire, et de se rendre compte qui on est véritablement. Cela remonte le moral. Peut-être que cela nous donne des idées nouvelles, comme ce fut le cas pour les jeunes qui ont assisté à un congrès missionnaire dont le thème était : « Vous êtes une génération élue ». À lire dans l’article sur les rassemblements de jeunes…
Choisis par cet amour divin qui cherche à sauver chaque être humain, nous avons le privilège d’y répondre, tout simplement. Cet amour fait de nous des élus, qui ne sont jamais soumis à un suffrage quelconque. Par Jésus-Christ, Dieu a voté pour nous ! Notre mandat n’arrive jamais à expiration. À la différence de bien des élus dans notre beau pays, nous avons un accès direct et constant au plus haut niveau. Au Président de tous les présidents de la terre. Devant tout le monde, il nous appelle « mes amis ». Quel privilège !
En même temps, nous les élus, nous avons une lourde responsabilité. Nous sommes mandatés de « nous aimer les uns les autres ». De « briller parmi les hommes comme des flambeaux, portant la parole de vie » (Phil 2.15). Que notre comportement quotidien fasse l’honneur de celui qui nous a élus et mandatés.
Evert Van de Poll