7 octobre 1632. Premier procès verbal de L’affaire de la possession de Loudin.
A l’automne 1632, un couvent enter d’Ursulines est en proie à divers « diables » qui provoquent des transes spectaculaires chez les religieuses. C’est l’apogée de la chasse aux sorcières en France au XVIIIème siècle et l’amorce d’une réaction des élites intellectuelles contre les abus qu’elle entraînait.
Les protestants furent en général opposés à la chasse aux sorcières qui avait embrasé l’Occident depuis le milieu du XVème siècle, avec son sinistre cortège de dénonciations, de mises à la question et de bûchers. Ils la considéraient plutôt comme une manifestation du fanatisme papiste. Les médecins aussi se rangèrent du côté des opposants, en voyant dans la sorcellerie les effets d’une imagination débridée. Certains d’entre eux furent à la pointe du combat contre les juges démonologues.
Ainsi au XVIème siècle, Jean de Wier (v1515-1588) fut un précurseur.
Ce médecin calviniste allemand publiait en 1563 à Bâle un traité sur les Illusions des démons, les Incantations et les Poissons (De praestigiis daemonum). Il ne niait pas l’existence de Satan ni celle des véritables sorciers qui lui étaient affidés. Mais il voyait la plupart du temps, chez ces prétendus sorciers, de simples malades qu’il fallait soigner par des médicaments. C’est seulement en cas d’échec de la cure que le médecin devait faire appel au ministre de l’Eglise. Jean de Wier n’était pas le premier venu. Il était le médecin personnel du duc de Clèves, et c’est contre son traité paru en français que Jean Bodin écrivit sa Démonomanie des sorciers. Mais sa voix resta isolée. Il fallut attendre près d’un siècle pour que les médecins osent de nouveau imposer un regard médical sur la sorcellerie.