4 octobre 1669. Mort de Rembrandt
Bien que le peintre néerlandais Rembrandt Harmensz van Rijn ait vécu au 17e siècle, notre connaissance de lui comporte de nombreuses lacunes. Par exemple, il est connu comme le « peintre de l’âme » pour son art biblique et chrétien inégalé, mais nous savons peu de choses sur sa foi personnelle au-delà de ce que l’on peut deviner à partir de ses peintures.
Était-il luthérien ou favorisait-il les calvinistes dominants de son pays natal ? Peut-être se rangeait-il du côté des arminiens, qui mettaient l’accent sur le libre arbitre humain. Certains historiens de l’art ont avancé qu’il était anabaptiste, mais c’est peu probable : il a fait baptiser tous ses enfants alors qu’ils étaient encore bébés, ce qui va à l’encontre de la théologie anabaptiste. Ses tableaux n’ont jamais incorporé de symboles catholiques romains conventionnels, de sorte que le catholicisme peut également être exclu.
Quoiqu'il en soit les détails, il était croyant. Bob Hartley a écrit :
Rembrandt a clairement montré qu’il croyait à la crucifixion et à la résurrection du Christ ainsi qu’à de nombreux autres événements bibliques en se peignant comme un participant à ces événements.
Il est célèbre pour s’être peint lui-même en tant que l’un des bourreaux élevant la croix lors de la crucifixion du Christ, comme s’il acceptait une part de responsabilité (comme chacun d’entre nous doit le faire) dans la mort de notre Sauveur.
Très jeune en effet , Rembrandt illustra de nombreuses scènes bibliques dans lesquelles il s’est représenté souvent lui-même au milieu des personnages.
Ainsi, dans son tableau « L’Erection de la Croix » (1633, Munich, Alte Pinakothek), on voit des hommes affairés à dresser la croix sur laquelle Jésus est cloué ; Rembrandt s’est peint lui-même sous les traits du personnage qui aide à mettre la croix debout. La gravité désespérée de son visage, le regard accusateur du chef des soldats, mettent l’accent sur la responsabilité de chacun et plus spécialement de celui qui représente le peintre.
Celui-ci a l’intuition profonde que, si Jésus est mort sur la croix, ce ne sont pas ceux qui jadis l’ont cloué sur le bois qui en sont les seuls responsables, mais lui-même, Rembrandt : il est coupable. Il a contribué à la mort de Jésus, puisque Jésus est mort pour les péchés de tous les hommes.
Rembrandt a été touché par l'Evangile des Réformateurs. L'homme est un pécheur misérable et impuissant, qui trouve le pardon, la grâce, la miséricorde et la justice du Christ à la croix.
Les critiques s’accordent généralement à dire que Rembrandt était un lecteur attentif de la Bible, qui s’efforçait de saisir l’essence de ses histoires. Ses peintures prouvent qu’il a essayé d’évoquer les émotions des personnages historiques plus que des représentations exactes de leurs costumes et de leurs décors. Pourtant, il pouvait être exact quand cela lui convenait : il a utilisé une maquette du temple de Jérusalem pour placer Jésus dans un cadre architectural authentique, et dans certaines peintures et a souvent utilisé des objets orientaux comme accessoires pour plus de vraisemblance.
Il a également de plus en plus souvent peint le Christ comme un être humain ordinaire en chair et en os. Le résultat pour quiconque étudie les peintures bibliques de Rembrandt est une compréhension plus approfondie des histoires bibliques. Comme l’a écrit T. de Vries,
Les œuvres de Rembrandt sont comme des sermons prêchés dans le langage de l’art, s’adressant directement à notre conscience la plus profonde et à nos sentiments, élevant nos âmes vers des choses sublimes et invisibles.
Le 4 octobre 1669, Rembrandt est décédé. Il avait soixante-trois ans. Il a été enterré à Amsterdam. Le notaire qui inventoria ses biens inscrivit : « Le seul livre qu’on ait trouvé dans sa maison est une Bible ».