En février 1916, Milan Rastislav Štefánik (1880-1919) homme politique slovaque, devint l’un des fondateurs de la Tchécoslovaquie en fondant le Conseil national tchécoslovaque à Paris (18 rue Bonaparte : siège du Conseil national tchécoslovaque), dont le président devint T. G. Masaryk (1850-1937).
Štefánik naquit dans une famille de pasteur protestant. Il a fait le lycée évangélique de Bratislava, de Šopron et de Sarvaš. Ensuite, il partit à Prague faire des études d’ingénierie et d’astronomie à la Faculté des lettres de l’Université Charles.
En 1904, c’est à Paris qu’il continua ses activités scientifiques. Pendant la première guerre mondiale, il fut pilote des forces aériennes françaises. Malgré sa nationalité française il resta Slovaque dans son cœur et s'engagea dans la résistance nationale tchécoslovaque. Il meurt le 4 mai 1919.
Thomas Masaryk est le père de la République Tchécoslovaque. Après la Première guerre mondiale, les traités de Versailles et de Saint Germain (1918-1919) provoquent l'éclatement de l'Empire austro-hongrois. C'est la naissance de la République Tchécoslovaque qui rattache (assez artificiellement) la Slovaquie aux anciens territoires du Royaume de Bohême. Elle s'accompagne d'un mouvement violemment anti-catholique, l'Eglise catholique étant soupçonnée de soutenir les Habsbourg contre la nation tchèque. Les Tchèques, pourtant presque tous catholiques, en viennent même à accepter (étrange paradoxe) une vision de l'histoire formulée par un protestant, Palacky, qui met au centre de la mémoire nationale la figure de Jean Hus.
Un monument à la mémoire de celui-ci est commandé. Il orne désormais la grande place de la vieille ville à Prague. Thomas Masaryk se convertit au protestantisme. Esprit profondément religieux, il estime que la véritable tradition tchèque vient du hussisme.
Il fait adopter comme devise de l'Etat la phrase de Jean Hus : « Pravda vítezí » (la vérité prévaut, la vérité vaincra, la vérité triomphe toujours).