3 mars 1699. Marie du Moulin
Marie du Moulin (Sedan avant le 12 août 1622 - La Haye, 3 mars 1699), était une écrivaine et érudite franco-hollandaise. À partir de 1683, elle est directrice du pensionnat français pour jeunes filles de Haarlem.
Marie du Moulin est née en France. Son père était le théologien de renommée internationale Pierre du Moulin (1568-1658), issu d'une famille de la noblesse française, professeur aux universités de Leyde et Sedan. Sa mère était Marie Collignon (- 1622). Le père de Marie s'est remarié après la mort de Marie Collignon et a eu un total de 18 enfants. Marie a d'abord dû s'occuper de ses jeunes frères et sœurs.
Marie du Moulin s'installe à La Haye en 1633, où elle va vivre avec sa tante Marie du Moulin (homonyme), la demi-sœur de son père, et son mari le théologien André Rivet.
Par l'intermédiaire de son oncle, elle entre en contact avec Anna Maria van Schurman, avec qui elle entame une correspondance et se lie d'amitié. Dans ce nouvel environnement, elle rencontre des scientifiques tels que Constantijn Huygens, Valentin Conrart et Pierre Bayle.
Dans les années 1646-1647, Marie du Moulin participe à une discussion entre Rivet, Anna Maria Van Schurman, Valentin Conrart et Madeleine de Scudéry à propos de Jeanne d'Arc – trois de ses contributions nous sont parvenues sous forme de lettre ( Un tournoi de trois pucelles ). Rivet avait mis en doute la virginité de cette guerrière, mais Scudéry défendait sa réputation. Schurman et Marie du Moulin ont tous deux adopté une position intermédiaire dans ce débat : ils ont soutenu que Jeanne d'Arc aurait mieux fait de se tourner vers les études que de prendre les armes.
Au tournant de l'année 1650/51, Marie du Moulin se tenait au lit de mort d'André Rivet. Elle a décrit ses derniers jours en détail dans l'anonyme Les dernières heures d'André Rivet , une publication qui a été immédiatement publiée en 1651 par des éditeurs à Breda, Utrecht et Delft, à la fois en français et en néerlandais - Constantijn Huygens a écrit deux éloges dessus en mars 1651, dont l'une prétendait que tout le monde en parlait et que lui-même était sans voix.
En 1654, elle publie une autre publication, cette fois à Rotterdam, et de nouveau anonymement : De la première éducation . Il s'agit peut-être de l'élaboration des notes pédagogiques laissées par son oncle André Rivet, qu'elle publie désormais comme miroir pédagogique pour Guillaume III (1650-1702), né le 14 novembre 1650. Le grand philosophe John Locke a été influencé par son travail.
Après 1655, Marie du Moulin revient à Sedan où, en 1658, elle prend soin de son père désormais âgé. Elle a également décrit son lit de mort dans un écrit anonyme : Les dernières heures de Pierre du Moulin , et celui-ci aussi a été réédité plusieurs fois.
La même année 1658, elle achète la maison familiale au 8 rue de Villiers à Sedan pour 2 200 livres. Plusieurs parents vivaient avec elle, dont son célèbre cousin Pierre Jurieu, professeur et plus tard ennemi de Bayle.
La répression contre les huguenots en France s'intensifie durant cette période. Lorsque l'Université de Sedan fut fermée en 1681, ainsi que d'autres institutions huguenotes, Marie et sa cousine retournèrent aux Pays-Bas. Pierre Jurieu est nommé professeur à Rotterdam où ils s'installent tous.
En 1683, Marie du Moulin est sollicitée par le conseil municipal de Haarlem pour devenir directrice du nouveau pensionnat pour filles de nobles huguenots ayant fui la France. Elle occupera ce poste jusqu'en 1686.
De retour en France en 1686, elle est arrêtée comme huguenote, emprisonnée à la prison de Coulommiers (77), et plus tard transférée dans un couvent de jeunes catholiques. Elle s'échappe et s'enfuit aux Pays-Bas. À La Haye, elle devient directrice d'un pensionnat fondé par la princesse d'Orange (Marie II Stuart) au profit des femmes protestantes françaises.
Le 3 mars 1699, elle meurt à La Haye.
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Ouvrages de référence :
Van der Aa; E. Haag et E. Haag, La France protestante 5 (Paris 1886) 830 ; Dictionnaire de biographie française 12 (1970) 253.
Ouvrages
Hormis Fragmens extraits des oeuvres Bacon (Amsterdam 1765), les publications de Marie du Moulin paraissent anonymement.
Les dernières heures de monsieur Rivet (Breda 1651) [également publié en néerlandais et en anglais].
Les dernières heures de Pierre du Moulin (Charenton 1658)
De la première éducation d'un prince, depuis sa naissance jusqu'à l'âge de sept ans (Rotterdam 1654)
De l'éducation des enfants, et privément de celle des princes (Amsterdam 1679)