Johann Gerhard Oncken (1800-1884) était
« sans aucun doute le plus grand pionnier baptiste en Europe »
selon l’historien baptiste Léon McBeth.
Son influence s’étend loin au-delà de son pays natal, l’Allemagne, puisqu’il visita la Grande-Bretagne et les États-Unis et entreprit des campagnes d’évangélisation en Suisse, en Autriche, au Danemark, en France, en Hongrie, en Russie, dans les Balkans, et dans plusieurs régions d’Allemagne, et il envoya des collègues travailler aux Pays-Bas, en Suède, en Bulgarie et en Roumanie.
Mais ses débuts n’étaient guère prometteurs. Né le 26 janvier 1800, à Varel, petit port sur la Mer du Nord dans le nord-ouest de l’Allemagne, il n’a jamais connu ses parents. Sa mère est morte lors de la naissance de Johann, et son père, qui avait dû s’exiler pour des raisons politiques, est mort en exil quand l’enfant n’avait que deux ans. Élevé par une grand-mère pieuse, à 14 ans Johann accompagna un contrebandier en Écosse où il travailla comme jeune apprenti à Édimbourg et où il fut influencé par la mère du contrebandier et des chrétiens de l’Église presbytérienne.
Converti dans une Église méthodiste à Londres, il s’engagea avec beaucoup de zèle dans l’évangélisation et économisa sur ses repas pour pouvoir acheter des traités à distribuer.
Oncken regagna l’Allemagne en 1823 et habita à Hambourg où il distribuait des Bibles et des livres chrétiens en tant qu’agent de la « Continental Society » britannique et en 1825 inaugura la première école du dimanche en Allemagne. Il commençait à avoir des doutes au sujet du baptême des enfants. Il refusa de faire baptiser ses enfants et voulait se faire baptiser mais ne connaissait personne en Allemagne qui pratiquait le baptême des croyants.
Enfin en 1834, Barnas Sears, un professeur de théologie américain qui passait providentiellement son congé sabbatique en Allemagne baptisa un groupe de sept personnes, y compris Oncken et sa femme, dans l’Elbe.
Le baptême a du se faire en secret car c'était contre la loi à Hambourg. Oncken écrivit plus tard :
« En 1834, une petite compagnie de sept croyants fut amenée à travers notre bel Elbe, à l'heure mortelle de la nuit, jusqu'à une petite île, et là, descendant dans les eaux, furent enterrés avec le Christ dans le baptême… Le lendemain, nous ont été formés en une église, dont j'ai été nommé le pasteur".
L’Église comptait déjà 68 membres en 1836 grâce au travail régulier de colportage entrepris par ses membres... Malgré l’opposition, l’Église continuait à grandir et Oncken baptisa quelques 300 personnes par an plusieurs années de suite.
Malgré l'opposition, John Oncken et ses assistants ont établi de nombreuses églises en Allemagne et dans les pays voisins. Parce qu'il a désobéi à une loi qui stipulait que les groupes de plus de cinq personnes ne devaient pas se réunir pour le culte à moins qu'un ministre de l'église d'État ne soit présent, Oncken est allé en prison. Les autorités ont saisi tous ses biens pour payer ses amendes. Cependant, les dirigeants locaux ont rapidement cédé et l'ont relâché.
Peu de temps après (1842), un incendie a fait rage à Hambourg, détruisant des milliers de maisons. Les baptistes ont gagné la faveur populaire en installant un abri dans un entrepôt qu'ils possédaient. Ils y hébergent et nourrissent à leurs frais les victimes du drame. Des travailleurs vinrent de toute l’Allemagne pour aider à la reconstruction de la ville, et beaucoup de ces travailleurs se convertirent sous l’influence d’Oncken, ce qui répandit les idées baptistes dans d’autres régions.
Peu de temps après, les citoyens de Hambourg ont voté un acte de tolérance religieuse. Enfin, les baptistes pouvaient adorer librement.
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Voir l'article de David Boydell, paru dans le Bulletin n°2 de la SHDBF.