Sur une proposition de Billaud-Varenne, la Convention décide de dater les actes publics à partir de ce jour de « l’an 1 de la République française » ; c’est par le biais de ce décret que le régime républicain est déclaré.
Plusieurs évènements vont se dérouler à la Convention nationale qui siége Terrasse des Feuillants puis salle des machines, prés du pavillon de Marsan, sur l’emplacement des Tuileries.
L’armoire de fer et la sainte ampoule
Philippe-Jacques Rühl (1737-1795), ce député du Bas-Rhin, fils d'un pasteur luthérien de Worms, présida la première séance de la Convention, comme doyen d'âge des députés présents. Il devint le 20 novembre 1792, membre de la Commission des Douze, chargée d'inventorier les papiers trouvés dans l'armoire de fer aux Tuileries. En septembre 1793, envoyé en mission dans la Marne et la Haute-Marne, il brisa publiquement la Sainte Ampoule, qui contenait l'huile servant au sacre des rois (7 octobre 1793).
Le courage de Boissy d‘Anglas
François-Antoine de Boissy d‘Anglas (1756-1826), membre du comité du salut public en 1794 est président de la Convention thermidorienne en 1795.
On lui doit un décret en faveur de la libéralisation des cultes, instituant la séparation de l’Eglise et de l’Etat. C’est la première séparation. Elle fut appliquée mais abrogée très rapidement. Cette mesure préfigure la loi de séparation de 1905.
Alors qu‘il présidait la Convention, lors de la journée d‘émeute du 20 mai 1795, il montra beaucoup de maitrise de soi. Le peuple des faubourgs envahit la salle voulant forcer l‘assemblée à rétablir le régime de la terreur. On lui présenta la tête coupée d‘un jeune député. Loin de se laisser effrayer, Boissy d‘Anglas salua respectueusement la tête de son infortuné collègue. Il fut plus tard l‘un des principaux auteurs de la constitution de l‘an III. Il demandera l’égalité des protestants avec les catholiques, il les défendra également durant la Terreur blanche.
Une délégation anabaptiste reçue à la Convention
En 1793, lors de l’annexion de la principauté de Salm à la France, une délégation du Comité de Salut Public s’est rendu sur les lieux et l’un de ces conventionnels, Goupilleau note dans son rapport : « Je crois dans mon âme que ce sont les meilleurs hommes qui habitent la terre ». Fort de cet encouragement, les anabaptistes envoient une délégation à Paris. Le 8 août 1793 la délégation est reçue à la Convention dans la salle de spectacle attenante au Pavillon de Marsan qui accueille depuis le 10 mai, la Convention nationale. La salle a été complètement rénovée. Ainsi, pour la première fois la disposition arrondie, à l’origine de l’hémicycle de notre assemblée nationale.
La pétition est lue et traduite simultanément quelques jours plus tard le Comité de Salut Public, depuis le Pavillon de Flore qui accueille ses réunions, recommande, sous forme d'un arrêté, de les dispenser du service militaire. Cette recommandation demeure un mystère, car ils sont bien les seuls dont le particularisme a été pris en compte et cela à l'époque de la « patrie en danger ».
Recommandation du Comité de Salut Public :
« Les Anabaptistes de France, citoyens, nous ont député quelques-uns d'entre eux, pour nous représenter que leur culte et leur morale leur interdisent de porter les armes, et pour demander qu'on les employât dans les armées à tout autre service. Nous avons vu des cœurs simples en eux, et nous avons pensé qu'un bon gouvernement devait employer toutes les vertus à l'utilité commune. C'est pourquoi nous vous invitons à user envers les Anabaptistes de la même douceur qui fait leur caractère, d'empêcher qu'on les persécute et de leur accorder le service qu'ils demanderont dans les armées, tel que celui de pionniers et celui de charrois, ou même de permettre qu'ils acquittent ce service en argent.
Signé : Couthon, Barrère, Hérault, Saint-Just, Thuriot, Robespierre »