John Wyclif (v1325-1384) avait présenté à l'évêque de Londres sa doctrine. Et quelques mois après, le 22 mai 1377, le pape Grégoire XI envoya une bulle en 5 copies aux responsables anglais l'accusant d'hérésie. Des Londoniens armés décidèrent alors de le protéger contre l'Eglise.
L'oeuvre de Wyclif est d'abord celle d'un philosophe: dans la controverse des universaux, il incarne le réalisme face au nominalisme.
Ensuite, comme théologien ses thèses sont les suivantes:
- l'Eglise est la communauté invisible des prédestinés au salut, hors de tous liens avec l'institution pontificale; il critique violemment le Grand Schisme d'Occident qui déchire la papauté entre Rome et Avignon dès 1378.
- affirmation de l'autorité de l'Ecriture qui doit être mise à la portée de tous;
- il admet la présence réelle mais dénonce la doctrine de la transsubstantiation;
- il condamne l'esclavage et préconise la mise en communs des biens matériels.
Considéré comme un précurseur de la Réformation, J. Wyclif n'aura qu'une influence indirecte sur les réformateurs. Certaines de ses oeuvres sont encore inédites.
Durant quelques années, il multiplie les provocations (légitimes! ) – traduction du Vulgate, répudiation de la doctrine de la transsubstantiation – si bien qu'en 1382, Guillaume Courtenay, l'ancien l'évêque de Londres devenu archevêque de Canterbury, rassemble un tribunal ecclésiastique, qui décide d'expulser John Wyclif d'Oxford. Il est condamné à titre posthume au concile de Constance en 1415.
Sources: Encyclopédie du Protestantisme.