20 février 1948. Bernanos et "Le journal d'un curé de campagne"

publié le 20 February 2020 à 01h01 par José LONCKE

20 février 1948, mort de Georges Bernanos (1888-1948).

Dans ses romans il combat la médiocrité et l‘indifférence religieuse :

„Il n‘est d‘autre remède que de se jeter ä corps perdu dans la volonté de Dieu“…

„Chacun de nous vaut le sang de Dieu“.

20 février 1948.  Bernanos et "Le journal d'un curé de campagne"

Quelques citations de Bernanos :

-D'être sage à vingt ans, hélas! il y a plus souvent de honte que d'honneur.
-Il est beau de s'élever au-dessus de la fierté. Encore faut-il l'atteindre.
-Il faut savoir risquer la peur comme on risque la mort, le vrai courage est dans ce risque.
-Il ne viendrait à l'esprit de personne d'allumer une lampe pour en éclairer une autre.
-L'enfer,... c'est de ne plus aimer.
-L'espérance... est la plus grande et la plus difficile victoire qu'un homme puisse remporter sur son âme.
-L'idée de grandeur n'a jamais rassuré la conscience des imbéciles.
-L'intellectuel est si souvent un imbécile que nous devrions toujours le tenir pour tel, jusqu'à ce qu'il nous ait prouvé le contraire.
-L'optimisme est une fausse espérance à l'usage des lâches et des imbéciles.
-La charité, comme la raison, est un des éléments de notre connaissance.
-Le malheur, ma fille, n'est pas d'être méprisée, mais seulement de se mépriser soi-même.
-Les autres, hélas! c'est nous.
-Les petites choses n'ont l'air de rien, mais elles donnent la paix... Dans chaque petite chose, il y a un Ange.
-Les plus dangereux de nos calculs sont ceux que nous appelons des illusions...
-Mais, ce que nous appelons hasard, c'est peut-être la logique de Dieu?
-Mieux vaut un mauvais caractère que pas de caractère du tout.
-Nous ne sommes pas responsables de la manière dont nous sommes compris, mais de celle dont nous sommes aimés.
-On est toujours indigne de ce qu'on reçoit, mon enfant, car on ne reçoit jamais rien que de Dieu.
-On ne subit pas l'avenir, on le fait.
-Quand les sages sont au bout de leur sagesse, il convient d'écouter les enfants.

Paru dans vingt-sept pays, totalisant plusieurs millions d'exemplaires, "Journal d'un curé de campagne" est considéré par la critique comme un chef d'oeuvre de la littérature du XXe siècle.


"Ce roman contient tout ce qu'un journal serait susceptible de renfermer : les descriptions du quotidien, des conversations rapportées, des idées couchées sur le papier à la va-vite, des états d'âme, des propos raturés, des pages arrachées. le jeune curé d'Ambricourt découvre peu à peu ses paroissiens, tous écrasés par l'ennui ou autrement dit par la déréliction. On peut donc lire ici le sacerdoce d'un pauvre curé, fragile, nerveux, malade et rongé, lui aussi, par le cancer du doute ; à cette différence près que lui vit pleinement ce début de démoralisation, sans jamais tenter de le fuir, de s'y complaire ou de l'évacuer hors de lui.

Il ne perd jamais la foi, s'en remet toujours à Dieu, même s'il évolue au bord du précipice. Il y a énormément d'humilité, de pudeur dans ce qu'écrit ce curé, seuls les passages scrupuleusement biffés et les pages manquantes nous laisse deviner des sentiments vraiment excessifs.

Une bonne partie du début de ce journal est consacré à un problème historique de l'Eglise, un « problème insoluble : rétablir le Pauvre dans son droit, sans l'établir dans la Puissance. » Ce paradoxe de la charité chrétienne qui soutient le pauvre dans sa pauvreté se reflète par les difficultés à agir dans la réalité du curé d'Ambricourt, sa maladresse malgré ses bonnes intentions.

« Aucune société n'aura raison du Pauvre. Les uns vivent de la sottise d'autrui, de sa vanité, de ses vices. le pauvre, lui, vit de la charité. Quel mot sublime. »

Encore une fois, malgré l'inadaptation de l'idéal à la réalité, le curé d'Ambricourt ne perd pas la foi ; le monde ne peut être racheté que par la charité. L'injustice, ce mal qui prolifère, le curé d'Ambricourt la connait trop bien pour ne pas la déceler immédiatement chez ses paroissiens. Confronté aux intrigues familiales, aux secrets, aux souffrances, il remonte les révoltes, les luxures, les haines jusqu'au scandale initial, l'injustice inacceptable, auquel il faut pourtant se résigner pour retrouver L'Espoir. Loin de poursuivre une chimérique éradication d'un Mal qui se métastase, qui s'insinue partout et peut-être là où on le cherche le moins (au sein même de notre propre être), il prêche l'acceptation, la résignation, car « qui juge la faute ne fait qu'un avec elle, l'épouse ».

Dans sa très éclairante préface, reproduite dans l'édition Pocket, Malraux fait un bref résumé de l'évolution des personnages de roman au cours du dix-neuvième siècle. Il rapproche les personnages de Dostoïevski à ceux de Bernanos et parle pour ce dernier d'incarnation. le curé d'Ambricourt a effectivement quelque chose de surnaturel, d'une pure âme".

Commentaires

wuxiaworld

21 February 2020, à 10:13

I think this is an informative post and it is very useful and knowledgeable. I really enjoyed reading this post. big fan, thank you!

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