15 février 1710. Louis XIV fait détruire Port-Royal des Champs
Le site de Port-Royal des Champs est un ensemble constitué des ruines de l’abbaye de Port-Royal, du musée national de Port-Royal des Champs anciennement musée des Granges, et d’un domaine forestier et paysager.
Au cœur de la vallée de Chevreuse, au sud-ouest de Paris, dans la commune de Magny-les-Hameaux (Yvelines), il est situé au bout de la plaine de Trappes, dans un vallon retiré nommé « Borroy » qui signifie broussailles en celtique, et qui évolua en « Porrois » (lieu où croissaient les poireaux) ; les scribes du Moyen Âge en firent dans leur latin Portus regius (port roi, d'où par la suite Port-Royal).
Il ne reste aujourd’hui presque rien de ce monastère fondé en 1204, témoin de l’histoire de l’abbaye de Port-Royal et du jansénisme. Cet endroit fut le théâtre d’une intense vie religieuse, intellectuelle et politique du XIIIe siècle à nos jours. D’abord simple abbaye cistercienne féminine au cœur du Bassin parisien, Port-Royal devient au XVIIe siècle l'un des symboles de la contestation politique et religieuse face à l’absolutisme royal.
Qualifié d’« affreux désert » par la marquise de Sévigné en raison de son isolement, Port-Royal apparaît comme une « thébaïde » pour les admirateurs des Solitaires, c’est-à-dire un endroit privilégié où le chrétien est à même d’œuvrer pour son salut sans être tenté par le monde matériel. Attirant ou repoussant, il fascine le monde intellectuel et religieux du XVIIe siècle.
Les jésuites, par l'intermédiaire du roi Louis XIV, et après de multiples entraves et suppression de revenus financiers, font chasser les religieux de Port-Royal des Champs en 1709 et, en 1712 l'abbaye fut « rasée par la poudre » sur ordre du Conseil d'État sous l'autorité de Louis XIV, l’abbaye et son domaine deviennent des lieux de mémoire et d’histoire, séduisant et inspirant visiteurs et intellectuels.
Le site de Port-Royal des Champs est aujourd’hui classé parmi les monuments historiques. Il abrite un musée national.