Max Jacob est un poète, romancier, essayiste, épistolier et peintre français né le 12 juillet 1876 à Quimper et mort le 5 mars 1944, alors qu'il était emprisonné au camp de Drancy (Seine-Saint-Denis).
Il passe toute sa jeunesse à Quimper, puis s'installe à Paris, où il fréquente notamment le quartier de Montmartre et se fait de nombreux amis, dont Picasso, qu'il rencontre en 1901, Braque, Matisse, Apollinaire et Modigliani.
Juif de naissance, il se convertit au catholicisme. Logeant au 7 de la rue Ravignan, l'image du Christ lui apparaît le 22 septembre 1909 sur le mur de sa chambre et il l'entoure d'un cercle. Il se fait baptiser à l'âge de 40 ans, le 18 février 1915,
Après avoir vécu à Saint-Benoît-sur-Loire de 1921 à 1928 auprès de l'abbaye bénédictine, il y revient en 1936 pour s'y retirer définitivement et y mène une intense vie de prière et de méditation, centrée sur la figure du Christ.
C'est là qu'il est arrêté par la Gestapo d'Orléans le 24 février 1944, avant d'être déporté au Camp de Drancy, où il meurt d'épuisement deux semaines plus tard en dépit d'interventions tardives pour le faire libérer. Max Jacob comptait parmi ses nombreux amis Jean Moulin qui prend le pseudonyme de Max dans ses activités de résistant.
Parmi les nombreux écrits de Max Jacob, dont l’ambition était de faire « des vers libres dénués de tout ce qui pèse et qui pose », citons :
« Méditations »
En 1938, Max Jacob exprime son vœu à Jean Denoël et à l'abbé Fleureau, curé de Saint-Benoît-sur-Loire, que ses méditations quotidiennes soient un jour publiées. L'originalité de ces textes d'une grande diversité vient de la présence des Écritures et en particulier de celle des Épîtres de saint Paul. Mais ce qui domine par-dessus tout, c'est la tendresse de l'homme vieillissant dans les années de guerre avec ses appels au secours pour ses parents déportés, pour ses amis emprisonnés.
« Je crois parce que j’ai vu un ange sur mon mur… Mon Dieu, ma foi n’est peut-être pas celle qui serait possible, cependant telle qu’elle est, elle est enracinée en moi. Si elle ne produit pas de fruits, c’est à cause de ma stupidité, mais elle existe. Mon repentir va jusqu’aux larmes. »
(« Méditations sur le Paradis »)
« Méditations sur le Chemin de Croix »
« ... Le Seigneur meurt avec la satisfaction de la tâche accomplie. Il a réalisé les prophéties. Il est donc ce Dieu dans lequel nous devons croire. Il est bien celui que les juifs ont attendu 4000 ans. »
(Max Jacob, Œuvres, Quarto Gallimard, p 1508)
« Poèmes de Morven le Gaélique »
Ce qu'il me faut c'est un petit cheval blanc
La Grâce de Dieu nuit et jour
La paix dans mon cœur
Et un peu d'amitié jusqu'à la tombe
Lisez-moi une page ou deux de l'Évangile
Et je me tiendrai tranquille.
(Max Jacob, Œuvres, Quarto Gallimard, 2012, p 1674-1675).
Le sang de Dieu est nécessaire
À la paix de l’homme sur la terre.
(Max Jacob, Œuvres, Quarto Gallimard, p 1677)
Sur un peu de paille sale
Est une des personnes de la Trinité du ciel.
Trois rois sont dans une compagnie
De cultivateurs et d’animaux de boucherie.
(Max Jacob, Œuvres, Quarto Gallimard, p 1630)
Et encore, ceci, écrit à Roger Toulouse : « Qu’est-ce que la vie intérieure ? C’est de vivre la seconde présente, la minute même. Où suis-je ? Qu’est-ce qui m’arrive ? Une auto passe, un enfant me parle, une maison est devant moi : il s’agit de goûter ces évènements et non de se souvenir de l’instant précédent qui s’est coulé dans le temps et dans le vide, ni de prévoir ce qui arrivera dans la seconde suivante, laquelle appartient à Dieu. Et encore, comme goûteras-tu l’instant présent ? c’est en le considérant. [...] L’humilité ouvre les yeux et l’orgueil les ferme». ("Les Amitiés et les Amours", Correspondance, L'Arganier)