12 décembre 1830 enterrement de Benjamin Constant
Pour le plus grand nombre, Benjamin Constant (1767-1830) est à ranger parmi les illustres inconnus. Et pourtant. « les funérailles parisiennes de Benjamin Constant le dimanche 12 décembre 1830, tournent à l’apothéose. Une foule immense de 150 000 personnes (un cinquième de la population de la capitale ! ) assiste à l’événement... ». « Le convoi funèbre… se dirige ver la rue Saint-Antoine où une première étape est prévue à l’église protestante Sainte-Marie (aujourd’hui temple du Marais) ».
Dans son oraison, le Pasteur Coquerel affirme « Vous savez combien la religion l’a préoccupé ; il l’a servie à sa manière jusqu’à ses derniers jours ». On relèvera « à sa manière », qui dénote probablement l’embarras du pasteur face à certaines thèses audacieuses défendues dans son « De la Religion »…
Il a rédigé en 1815 l’Acte additionnel aux Constitutions de l’Empire qui temporisait le despotisme de Napoléon. République, monarchie ou Empire qu’importe pourvu que l’autorité soit limitée et les libertés individuelles garanties.
Il a défendu la liberté de la presse. « Imposer silence aux citoyens de peur qu’ils ne commettent ces crimes, c’est les empêcher de parler de peur qu’ils ne s’injurient. » Il a dénoncé inlassablement la censure, tentation de tous les gouvernements. « On ne croit rien de ce qu’affirme une autorité qui ne permet pas qu’on lui réponde. »
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Source :
Benjamin Constant, Léonard Burnand, Perrin.
Facile à lire, évitant de se perdre dans les détails superflus, cette biographie remet en lumière un auteur qu’on ne saurait trop relire en ces temps d’extension indéfinie de la pieuvre étatique.