10 février 1810, naissance à Berthezène, dans le Gard, du naturaliste, anthropologiste et préhistorien Jean-Louis Armand de Quatrefages de Bréau (1810-1892).
Issu d’une famille protestante, il fit ses études à l’université de Strasbourg et faillit vivre de son crayon, qu’il manipulait à merveille. Il devint un spécialiste reconnu des rongeurs, puis des invertébrés (il leur consacra plus de 40 mémoires entre 1840 et 1855, avec une petite préférence pour les annélides), enfin de l’Homme.
Formé à l’école de Cuvier, arrimé à ses convictions spiritualistes, il ferrailla toute sa vie contre les idées évolutionnistes et l’origine simienne de l’homme, du haut de sa chaire d’anthropologie et d’ethnologie du Muséum qu’il décrocha en 1855, trois ans après son élection à l’académie des sciences. Ce qui ne l’empêcha pas d’entretenir des relations de parfaites courtoisie et de grande estime avec ses adversaires, dont Darwin. Lequel n’eut qu’à se féliciter du « libéralisme d’esprit » du français, qui ne ménagea pas sa peine pour faire admettre le trublion comme correspondant de l’académie des sciences de Paris.
Mais, tout en étant bienveillant, Quatrefages n'en continuait pas moins à voir en l’Homme une exception dans le règne animal, et exigeait qu’on établît à son intention un « règne séparé » dans la classification de l’histoire naturelle. Trois raisons, à ses yeux, justifiait ce traitement de faveur : 1) l’homme a la notion du Bien et du Mal ; 2) il croit à des êtres supérieurs pouvant influer sur sa destinée ; 3) ainsi qu’à la prolongation de son existence après cette vie. "N’en démordant pas, il se fendit d’une multitude de mémoires pétris de bonne foi".
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