Née en France, Michela a depuis toujours voulu épouser un « blanc ». Ses parents ont élevé les trois sœurs à l'occidentale. Ceci a fait d’elle une Noire imprégnée de la culture et de la manière de vivre françaises.
Matthieu, son mari, est blanc. Son contexte familial et son éducation ont toujours été favorables à la mixité.
La différence la plus marquante viendrait plutôt du fait que Matthieu est attaché à la rigueur et à la ponctualité, alors que Michela a encore bien des progrès à faire dans ce domaine.
Étant donné que les deux familles se connaissaient déjà bien avant leur mariage, l’adaptation entre parents s'est très bien faite, mais un ajustement a été nécessaire dès que les tourtereaux sont entrés dans la vie conjugale. Le couple témoigne : « La difficulté n'est pas que nous avons additionné nos caractères, mais bien que nous voulons chaque jour vivre l'unité, avec l'aide prépondérante du Seigneur à nos côtés. »
Et Matthieu de rajouter qu’étant devenus eux-mêmes une « famille » ils ont dû afficher un front uni face à leurs familles respectives, dans la douceur et l’amour, bien sûr.
Seul Matthieu a eu à affronter la remarque d’une personne gênée par leur couple mixte. Cela a « gelé » momentanément la relation, ce qui a laissé l’autre perplexe car il avait ainsi révélé son caractère raciste.
Ils ont deux enfants et le défi consiste à combiner leurs deux éducations pour que les enfants soient enrichis par la dimension « domino » de leur famille.
Quand l’histoire explique le présent
Pendant plusieurs siècles, la culture occidentale a imposé le blanc comme la norme, considérant toutes les autres couleurs de peau comme exotiques.
Du coup, les critères de beauté, de développement culturel et scientifique ont laissé le Noir de côté. Pour se considérer soi-même et être considéré en société, les Noirs ont cru qu’ils devaient ressembler à tout prix aux Blancs : beauté, langage, culture… Cette « prison mentale » et même spirituelle doit être détruite.
Il faut que les peuples noirs ne se considèrent plus comme serviles mais embrassent un héritage qui commence bien avant les conquêtes coloniales. L’histoire de leurs peuples ne commence et ne s’inscrit pas dans la servitude mais bien avant.