On appelle cyberharcèlement une action répétée avec intention de nuire, par un individu ou un groupe. Il utilise le téléphone, l'ordinateur, les réseaux sociaux, les photos « volées » et les vidéos. Il touche surtout les ados de 12 à 15 ans et s'exprime par des violences verbales, physiques, ou la propagation de rumeurs. On se moque des gros, des petits, de ceux qu'on juge efféminés. La moindre faiblesse peut transformer un ado en bouc émissaire. Les filles visées ont trop ou pas assez de poitrine, trouvées trop fortes, mal habillées, etc.
Quelques faits
Certains ados sont forcés de regarder des vidéos ultra-violentes ou porno, qui déclenchent peur, cauchemar et dégoût. Plusieurs en resteront marqués. Les garçons gagnent en popularité en ayant beaucoup de photos érotisées de filles. La simple photo d'une bretelle de soutien-gorge sur une épaule dénudée, peut laisser entendre qu'on est « une fille facile ». Harcelée, une ado a envoyé une photo d'elle sous la douche. Rapidement tout le collège a été au courant. Elle raconte : « On me criait ‘sale pute, tu n'as pas honte ?’ » D'un clic, une relation privée devient ainsi publique. Il est très dur de revenir en classe avec ce sentiment de jugement et de trahison.
Parfois jusqu’au suicide
Le film « Marion, 13 ans pour toujours » raconte comment Marion Fraisse fut poussée au suicide par ses camarades d'école en 2013. Victime d'insultes au collège et sur Facebook, elle écrit dans sa dernière lettre qu'elle est lasse d'être traitée de « pute, boloss, connasse, grosse, pas de seins… » Sans aller jusqu'au suicide, il y a la peur, les conséquences sur la santé, sur les relations et l'estime de soi.
Pornographie et téléréalité détournent les ados des relations saines garçons-filles et incitent à des rapports extrêmement précoces dans une relation superficielle. Certaines filles croient que pour être acceptées et aimées, faire des fellations au petit copain est normal. Elles auraient refusé si on leur avait expliqué que la sexualité devrait être le prolongement d'une relation stable, sans harcèlement, et qu'elle arrive en dernier.
Prenons soin des ados. Ils sont les signes d'espoir de notre nation, les leaders de demain.
Alerter les ados est l'affaire de tous
Pas facile de dire à ses parents qu'on a accepté de faire une photo érotique pour le petit copain. Pourtant il faut parler, car si le silence est facteur de séquelles parler libère. N'hésitez pas à demander à un ado : « Es-tu victime de violences ou de harcèlement ? »
La cruauté n'a pas attendu Internet
Les adultes pourraient commencer, sortir du silence, et raconter comment eux aussi, au même âge, ont été victimes de la cruauté bien avant Internet. Ces partages à égalité sont puissants et ouvrent des portes nouvelles dans la relation parent-enfant.