Vieux débat sur la mission de l'école : enseignement (instruction) ou éducation ?
L'État, en effet, a considéré d'abord l'instruction des enfants. Puis il a envisagé leur éducation. Après un bref retour à l'instruction, il a retenu leur éducation qu'il a voulue nationale, c'est-à-dire garante d'égalité, d'équité et de laïcité conformément aux valeurs républicaines.
Les parents ont rapidement revendiqué une place et un rôle légitimes, et après s'être souvent heurtés à des prérogatives soigneusement gardées, ont obtenu une représentation au sein de l'école.
Mais est-ce aussi simple de trancher ainsi : « Aux parents l'éducation, à l'école l'instruction » ?
Comment instruire des enfants qu'il faut d'abord éduquer ?
Peut-on se contenter d'instruire, et laisser aux parents la responsabilité de l'éducation ?
Y aurait-il une autre voie ?
Le chahut, l'impolitesse, le désintérêt, l'agitation rendent impossible tout enseignement pour le professeur, et tout apprentissage pour l'élève.
L'indifférence aux situations de vie de l'élève est d'expérience impossible. Avons-nous affaire à des machines à apprendre ?
L'éducation parentale au « vivre ensemble » à la maison, en société, dans les loisirs n'est-elle pas indispensable à la réalisation de la mission de l'école, qui, à son tour, renforce l'éducation au respect, à la politesse, à l'effort, à la discipline...
Le simple bon sens commande d'examiner la réalité de ces données et de les intégrer dans son rôle d'enseignant et de parent.
Notre métier de parent, notre métier d'enseignant ne consistent-ils pas à être au service des enfants/élèves ?
Le sens de nos vies n'est-il pas de servir ? C'est ainsi que j'ai toujours exercé mes fonctions de parent, de professeur, puis de cadre du ministère de l'éducation. Quel régal le métier de parent, d'enseignant dans cet esprit de service, de ministère, même famille que le mot métier !
(Se) Comprendre pour agir ensemble. Voilà l'enjeu
La loi de refondation de l'École (2013) affirme d'emblée les rôles complémentaires de l'école et de la famille en vue d'une même mission : instruire et éduquer les enfants.
La volonté n'est donc pas d'opposer, de limiter, fixer, réduire, confiner, réserver... la place de chacune. L'enjeu est désormais partagé.
La loi ci-dessus cherche à (ré)concilier les parents, les enseignants, les enfants avec leur école, en vue de leur éducation qui comprend bien sûr l'acquisition des connaissances ou instruction.
La question à aborder et résoudre ensemble aujourd'hui porte sur le : comment parents et enseignants peuvent-ils coopérer, collaborer en vue de leur bien commun : le devenir des enfants ?
Les « Espaces parents » prévus dans les établissements par la nouvelle loi permettront d'échanger (idées, attentes, compréhensions, propositions...) entre parents, et entre parents et enseignants. Ceux là pourront expliquer les méthodes, projets, évolutions, attentes... aux parents dont ce n'est pas le métier, mais qui sont fortement soucieux d'accompagner leurs enfants vers le meilleur pour leur vie.
Mais il faudra faire vivre le cadre proposé, conjointement le nourrir, innover, oser...
Une bonne communication passe par des mots, des gestes, des schémas, des graphiques, des dessins, des plans... Tout ce qui « parlera » à l'autre, alors en mesure de comprendre, d'accepter ou non, de suggérer des améliorations, des changements... contribuera au service partagé d'instruction et d'éducation.
L'ère du co-........
La coopération, la coresponsabilité, la collaboration, la co-autorité, la co-gestion de la vie de l'enfant-élève.