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Avec Ruben, nous étions en train de garder les cochons, près du lac. Un travail ingrat, dans un endroit ingrat, une sorte de désert où personne n’allait à cause du fou. On disait qu’il avait un esprit mauvais.... Il était effrayant à errer à demi-nu entre les rochers, en hurlant et en gesticulant… Comme tout le monde, nous l’évitions.
Qui aurait pu imaginer ce qui s’est passé ?
Bref, ce matin-là, voilà qu’accoste une barque et que le fou accourt à toute vitesse. De loin, on n’entendait rien, mais on pouvait le voir discuter avec les gens de la barque. À un moment, il a montré à l’un d’eux notre troupeau. Figurez-vous que dans la minute qui a suivi, nos cochons se sont mis à grogner, à courir, et ont tous sauté de la falaise dans l’eau. Quelle frayeur ! Nous n’avons rien pu faire. Nous avons seulement imaginé la tête du patron quand on devrait lui apprendre ce qui était arrivé à son troupeau…
Curieux, je voulais comprendre
Comme bien d’autres, nous nous sommes approchés du groupe, mais quand nous avons vu « le fou », assis, calme, fatigué mais souriant, nous avons été encore plus étonnés. Que s’était-il donc passé ?
J’ai appris que celui qui nous faisait autrefois si peur s’appelait Simon. Il était là et racontait calmement à tous que Jésus, l’un des passagers de la barque, lui avait parlé et l’avait libéré des esprits mauvais qui le torturaient. Jésus les avait envoyés dans notre troupeau de cochons. L’homme racontait son sentiment de liberté, sa joie, sa paix… On voyait qu’il avait retrouvé l’espoir.
Une réaction imprévisible
Mais quand je me suis retourné vers les gens, j’ai vu leurs visages
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