Le livre "Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon", de Jean-Paul Dubois, a reçu le prix Goncourt, le lundi 4 novembre 2019.
Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon, l’ouvrage de Jean-Paul Dubois, récompensé par le Goncourt, c’est l’histoire de Paul Hansen, fils de pasteur danois luthérien, incarcéré dans une prison canadienne. Son colocataire est un biker, effrayant et attachant à la fois.
Jean-Paul Dubois nous promène des bords de la Garonne aux murs de l’établissement de détention de Bordeaux, situé à Montréal, en passant par des paysages de nature canadiens et danois.
L’ouvrage alterne témoignage sur la vie carcérale et histoire du héros qui distille des éléments biographiques pour comprendre progressivement ce qui l’a amené dans cet endroit. Il raconte notamment son enfance à Toulouse, marquée par son père pasteur luthérien danois, et sa mère, gérante d’un cinéma art et essai. Le temple de la rue Pargaminières se retrouve même cité dans les souvenirs de Paul Hansen, offrant un petit clin d’œil amusant aux Toulousains, protestants ou non !
Une délicate bienveillance à l’égard du protestantisme
Quand Paul Hansen raconte son père, on pourrait craindre une forme de moquerie vis-à-vis du protestantisme. Il n’en est point question. Le lecteur découvre même dans l’écriture de Jean-Paul Dubois une délicate bienveillance à son égard. Quelques passages étonnent, comme lorsque Paul Hansen parle de son colocataire biker citant la bible et qu’il surnomme son « exégète préféré », ou quand il témoigne de la foi de son père avec ces mots : “Même lorsque vous vous retrouvez à terre, que vous croyez que tout est terminé, que vous doutez, relevez-vous et croyez, croyez par dessus tout et contre tous, car le Seigneur est auprès de vous et c’est sa voix qui vous dit qu’il y aura une prochaine fois et si cela est nécessaire, une autre encore, et alors, à la fin des fins, au bout du chemin vous entrerez enfin dans la Maison.”
Un Goncourt bien mérité
Le récit, ponctué de rebondissements, alterne des situations drôles voire cocasses, avec des moments plus profonds sur l’enfermement ou sur la foi. Il ne nous épargne pas quelques passages tristes sur la famille, dont l’un conduit à ce titre à la fois mystérieux et évocateur.
À lire
Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon, Jean-Paul Dubois, Éditions de l’Olivier, 246 pages, 19€