Annie Sherwood Hawks (28 mai 1835- 3 janvier 1918) publia à l’âge de 14 ans son premier poème. En 1857 elle se maria avec Charles H. Hawks et rejoignirent la « Hanson Place Baptist Church » de Brooklyn, dont le pasteur Robert Lowry (1826-1899), était lui-même un auteur prolixe de cantiques. Il l’encouragea à écrire des cantiques lui promettant d’en composer la musique.
Annie Hawks composa en avril 1872 un de ses cantiques les plus célèbres, « I need thee every hour » (J’ai soif de ta présence ), dans des circonstances très simples que nous rapporte l'auteur :
« Je me rappelle bien ce matin-là. Très occupée à mon ménage et chargée de soucis, je me sentais réjouie par la présence de mon Maître et je me disais : « Soit dans la joie, soit dans la peine, comment peut-on vivre sans lui ? Alors cette pensée, ou plutôt cette prière me remplit l'esprit : Chaque jour, à chaque heure Oh ! J'ai besoin de toi ! Assise près de la fenêtre, en cette matinée d'été claire et embaumée, j'étais si pénétrée de ce sentiment que je ne pus m'empêcher de tracer ces mots sur un morceau de papier. J'ajoutai d'autres lignes à cette phrase et me trouvai avoir écrit un petit poème, tel que vous le connaissez ».
Ce poème fut mis en musique par R. Lowry et commença par être chanté lors d'une rencontre des Écoles du dimanche à Cincinnati.
I need thee every hour,
most gracious Lord;
no tender voice like thine
can peace afford.
Refrain : I need thee, O I need thee,
every hour I need thee!
O bless me now, my Savior--
I come to thee!
I need thee every hour;
stay thou near by;
temptations lose their power
when thou art nigh.
I need thee every hour;
teach me thy will,
and thy rich promises
in me fulfill.
I need thee every hour,
Most Holy One;
O make me thine indeed,
thou blessed Son.
Il fut apprécié et se répandit rapidement dans d'autres villes au grand étonnement de l'auteur :
« Ce succès fut pour moi une surprise et une grande joie. J'avais peine à croire que ce que j'avais éprouvé avec tant de force, d'autres personnes l'éprouvaient également. Et après plusieurs années, quand une douloureuse épreuve s'abattit sur moi, je sus mieux que jamais combien vraies et réconfortantes peuvent être les paroles d'un cantique. Maintenant encore, au culte du temple, il me semble à peine possible qu'il m'ait été donné à moi de les écrire, mais je ne cesse de les faire miennes de tout mon cœur".
Après trois enfants et 400 cantiques elle décéda le 3 janvier 1918.
L'adaptation française des paroles de ce cantique est due (1877) à Auguste Glardon (1839-1922). D'abord missionnaire aux Indes, puis pasteur en Suisse, il contribua par ses traductions à faire connaître de nombreux cantiques du Réveil anglais ou américain.
J’ai soif de ta présence Divin chef de ma Foi
J'ai soif de ta présence,
Divin chef de ma foi.
Dans ma faiblesse immense,
Que ferais-je sans toi ?
Refrain : Chaque jour, à chaque heure,
Oh! j'ai besoin de toi !
Viens, Jésus et demeure
Auprès de moi!
Les ennemis dans l'ombre
Rodent autour de moi
Accablé par le nombre,
Que pourrais-je sans toi?
Pendant les jours d'orage,
D'obscurité, d'effroi,
Quand faiblit mon courage,
Que ferais-je sans toi?
O Jésus, ta présence,
C'est la vie et la paix
La paix dans la souffrance,
Et la vie à jamais.
La traduction de ce cantique est née elle-même de plusieurs expériences de foi profondément incarnées dans une réalité difficile :
- « J’ai soif de ta présence… Dans ma faiblesse immense… » : les fièvres d’une maladie tropicale ;
-« Jours d’orage, d’obscurité, d’effroi… » : la mousson dévastatrice ;
-« Des ennemis dans l’ombre rôdent autour de moi… » : les animaux sauvages et surtout les rumeurs calomnieuses répandues pour le discréditer ;
-« Ô Jésus, ta présence, c’est la vie et la paix, la paix dans la souffrance et la vie à jamais. » : la mort de son petit garçon de cinq ans, Adrien, et la foi de que l’auteur avait en un Dieu proche de toute notre réalité humaine.