24 mars 2019. La Princesse de Montpensier sur Arte

publié le 24 March 2024 à 01h01 par José LONCKE

24 mars 2019. La Princesse de Montpensier sur Arte

Image illustrative de l’article La Princesse de Montpensier (nouvelle)La Princesse de Montpensier : Photo Mélanie Thierry
Ce dimanche 24 mars, retrouvez sur  Arte le beau film de Bertrand Tavernier (2010), La Princesse de Montpensier, d'après le  roman de Madame de La Fayette (1662), plus actuel que jamais...

Quand la guerre reprend, le prince de Montpensier laisse sa jeune femme sous la garde de son ami, lequel s'occupe de son éducation et en devient secrètement amoureux.

L'amour de Marie pour Guise reprend vigueur lorsque le jeune duc et le duc d'Anjou (futur Henri III) s'égarent près de chez elle.

Tout le monde se retrouve à Paris, au Louvre, où le duc d'Anjou, à son tour séduit par la princesse, se prend de haine pour son principal rival, Guise.

Marie de Montpensier, tiraillée entre l'amour de son mari et sa passion pour Guise, met le pur Chabanes dans la confidence et obtient qu'il arrange ses rendez-vous clandestins. Jalousie et passion virent au drame.

On est en août 1572. La cour prépare le mariage de Margot, soeur du duc d'Anjou et du roi Charles IX, avec le roi de Navarre (futur Henri IV). Au milieu des festivités, les chefs catholiques manigancent le massacre des protestants. Il survient la nuit de la Saint-Barthélemy (24 août 1572)...

 

La place occupée par la religion protestante dans la nouvelle de Madame de La Fayette

La place n’est pas négligeable, bien qu’elle soit parfois concentrée dans quelques lieux stratégiques de l’action et rarement abordée directement pour elle-même.

La vie de la princesse de Montpensier est rythmée par les combats. Ce qui est renforcé encore par l’adaptation cinématographique de Tavernier qui donne plus d’importance aux séquences de guerre que la nouvelle ne l’a fait.

Elle s’ouvre sur la mention de « la guerre civile » qui « déchirait la France sous le règne de Charles IX» : "Pendant que la guerre civile déchirait la France sous le règne de Charles IX, l'amour ne laissait pas de trouver la place parmi tant de désordres, et d'en causer beaucoup dans son empire..."

Les désordres politiques et religieux étant en accord avec ceux de la passion. La menace des sièges conduits par l’armée des huguenots et par Condé écarte la princesse de Paris : discrètement Mme de Lafayette désapprouve alors le fait de prendre les armes contre le roi.

Le confident Chabannes a abandonné sa religion huguenote, moins par conviction ou par intérêt que par attachement pour Montpensier :

"Ce changement de parti n’ayant point d’autre raison que celle de l’amitié, l’on douta qu’il fût véritable, et la Reine Mère Catherine de Médicis en eut de si grands soupçons que, la guerre étant déclarée par les huguenots, elle eut dessein de le faire arrêter."

L’assassinat de Condé à Jarnac est vite évoqué, mais au dénouement la Saint-Barthélemy vient souligner l’absurdité cruelle du destin de Chabannes.

 Le prince de Montpensier, qui le soupçonne à tort d’être l’amant de sa femme, est rappelé à Paris alors qu’on commence à attaquer les huguenots :
« deux jours après l’on en fit cet horrible massacre si renommé par toute l’Europe ».

Chabannes est alors enveloppé « dans la ruine des huguenots » parce que des témoins se souviennent de son passé : est-ce une fausse raison, une erreur, ou simplement la preuve de ce qu’on n’échappe pas à sa destinée ?
En tout cas le personnage meurt sans avoir pris les armes pour sa religion d’origine, et il reste d’abord le soupirant malheureux de l’héroïne.

Différences entre les catholiques et les protestants
Parmi ces différences, on retrouve deux éléments majeurs évoqués dans le film de Bertrand Tavernier.
-Par exemple, les protestants sont dans une pratique religieuse qui se veut plus sobre que celle des catholiques. Ce pourquoi, leur lieu de culte ainsi que leurs vêtements se détachent de ceux des catholiques. Ils se recueillent au sein de temples (parfois aussi appelés églises réformées) dont les ornements sont moins ostentatoires que dans les églises non réformées.
-Et, comme cela est souvent mis à l'image au cinéma et d'ailleurs évoqué par l'un des compagnons du duc d'Anjou lors du banquet du duc de Montpensier, les protestants sont souvent vêtus de noir (les huguenots sont comparés à des « mouches noires sur une nappe »). 
-Aussi évoqué dans le film, les protestants admettent que le corps et le sang du Christ sont présents dans les hosties. Mais, contrairement aux catholiques, ils pensent que le Christ s’est dérobé des hosties avant de les manger. Enfin, on précisera que les personnages et narrateurs parlent plus de huguenots que de protestants. Le terme huguenot réfère pourtant bien aux chrétiens réformés. Il s'agit d'un mot provenant de l'allemand ("Confédérés").

Cette nouvelle littéraire, ainsi que l'adaptation cinématographique de 2010, ont été choisies par le ministère de l'Education Nationale afin de figurer dans le programme de la classe terminale de la série littéraire, pour les années scolaires 2017-2018 et 2018-2019, le domaine de l'étude étant : « Littérature et langages de l'image »

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