24 mai 1936. Joseph Kennel de Chassey
"Le 13 mai 1959, Joseph André Kennel (1884-1959) s’est endormi dans la paix du Seigneur, après une douloureuse maladie supportée patiemment dans la foi. Il était à Chassey-Beaupré le 8 novembre 1884, sur la ferme d’Heurtebise, une de ces exploitations agricoles isolées, recherchées et mises en valeur par les mennonites au début du 19e siècle."
Son père était Pierre Kennel (1853-1931) né le 17 janvier 1853 à Chassey-Beaupré, cultivateur, président de la société agricole, maire et responsable (ancien) d’Église. Sa mère était Marie Hirschy (1856-1936), « une petite dame très active ».
La légende familiale dit que que Pierre Kennel surveillait l’arrivée du train, passant à la gare de Luméville-Chassey, c’est-à-dire à un km derrière la ferme d’Heurtebise. Dès que que la fumée de la locomotive apparaissait sur Cirfontaines-en-Ornois, il prenait, il prenait son billet et se rendait au marché de Nancy. Pour commercialiser ses produits. Le cheval connaissait seul le chemin du retour à l’écurie. Le 2 août 1901, Pierre Kennel est nommé Chevalier du Mérite Agricole.
L'enfance et l'adolescence de Joseph Kennel se sont écoulées heureuses dans la campagne de ce plateau barrois au sein de sa famille.
Joseph Kennel aimait évoquer cette période de sa vie : le dur labeur du fermier, l’importance de la solidarité familiale, la vie de l’Église mennonite, la longueur des cultes et des leçons d’instruction.
Plus tard, toujours à Chassey cet homme d’action et de progrès d’une scrupuleuse honnêteté, a amélioré le sort des ses concitoyens grâce à son activité civile et administrative et à son tempérament dynamique et enthousiaste.
Profondément attaché à son Église, aux familles qui la composent, il a accepté le ministère d’Ancien (Pasteur). Il a été consacré le 24 mai 1936. En cela il suivait les traces de son père, également, ancien de l’Assemblée Mennonite de Haute-Marne. Cette assemblée est le première à faire usage du français. Tous les quinze jours ou tous les mois en hiver, on se rendait aux cultes dans les fermes et villages dispersés, en carrioles, des couvertures sur les jambes. Beaucoup de kms à parcourir pour relier des familles éparpillées distantes parfois de 80 à 100 kms et qui recevaient la communauté à tour de rôle.
Joseph Kennel accordait beaucoup d’importance à la rédaction de ses sermons.
Marié à Valentine Pelsy (1894-1977), ils ont cinq enfants (Léa, Pierre, Jean, René et Lydie).
Maire
« Les Kennel sont à la fois « pasteurs, notables et bientôt maires de père en fils sur trois générations. » (Schwindt) :
-Pierre Kennel a été maire de Chassey-Beaupré en 1919.
-Joseph Kennel est maire de 1920 à 1948,
-Jean Kennel maire durant quatre mandats : trois mandats successifs de 1959 à 1977, et un dernier de 1983 à 1989.
-Armin Kennel depuis 2020.
Joseph Kennel est un maire novateur.
-Ainsi, en 1936, il fournit l’eau courante au village par le forage d’un puits profond (84, 75 m),
-et l’édification d’un château d’eau (1938).
-Il crée enfin « une petite affaire », une usine de chaises, adjointe à une scierie, qui emploie avant 1939 une cinquantaine d’ouvriers.
-Il crée également une fromagerie, la « Coopérative Laitière de Chassey-Luméville » (1949) qui donne un débouché à la production de lait des villages environnants. Elle fabrique essentiellement du Saint-Paulin de la marque « Le Fin Bouquet ».
"Sa carrière reflète la diversification sociologique de la communauté par le passage de la terre à l’industrie ; mais elle est exprime aussi une préoccupation chrétienne et sociale" (Stéphane Zehr)
« Elle se double de la volonté de donner du travail, un logement décent et une éducation à des famille immigrées, certaines musulmanes, ou à des repris de justice » (Frédéric Schwindt).
26 août 1923. Le Président Raymond Poincaré prononce à Chassey-Beaupré un discours de portée internationale
Le grand évènement du majorat de Joseph Kennel a été la venue officielle de Raymond Poincaré, le 26 août 1923, alors député de la circonscription. "Le discours du mennonite Kennel témoigne, par son patriotisme et son lyrisme, de l’assimilation d’une partie grandissante des mennonites ; il témoigne aussi de l’affaiblissement du pacifisme et de leur principe séparatiste" (Stéphane Zehr).
Raymond Poincaré est député de la circonscription. Il a été plusieurs fois ministre, puis Président de la République française (1913-1920) et ensuite président du conseil à plusieurs reprises dns des situations difficiles (l’Allemagne qui ne voulait pas payer les dommages de guerre, la chute du franc).
Chassey centre du monde
Chassey-Beaupré était un tout petit village meusien dont la population n’atteignait pas pas deux cents personnes en 1923 . Pourtant ce village est devenu le temps d’un discours le centre de la France, voir de l’Europe et du monde.
Raymond Poincaré venu de Sampigny, sa maison dans la Meuse, en automobile à 10 h 30, a présidé à 11 heures le dimanche 26 août 1923 à l’inauguration du monument aux mort élevé aux enfants de la commune morts pour la patrie. Simple stèle de granit sur laquelle sont gravés les noms « des héros ». La population se masse devant la Mairie. Poincaré est salué à sa descente de voiture par le Maire, Joseph Kennel.
Les rues de Chassey-Beaupré étaient décorées et un arc de triomphe dressé à l’entrée du village avec ces mots : "Soyez les bienvenus ! »
Discours de Joseph Kennel
Le Maire prononce un discours pour exprimer sa fierté de voir Raymond Poincaré, l’élu de Lorraine, le grand lorrain présider aux destinées de la France. Il salue la mémoire des vingt morts de la commune et termine par ces mots de Peggy : « Heureux ceux qui sont morts pour une juste guerre ». Voici ce discours :
« Monsieur le Président du Conseil, Monsieur le ministre de la guerre, Messieurs,
Une cérémonie officielle m’impose l’agréable devoir de vous saluer d’un souhait de bienvenue ; qu’il me soit donc permis de vous dire simplement mais avec un respect aussi cordial que profond : Vous êtes chez vous Monsieur le Président du Conseil :! Ce n’est pas sans une certaine émotion que votre présence nous fait souvenir de votre passage au moment où vous vous présentiez pour la première fois à la députation. Nos campagnes avaient déjà le regard fixé sur celui qui durant de longues années devait tenir en ses mains les destinées de la France. Et aujourd’hui encore ce n’est pas une curiosité banale et vaine qui a attiré ici ce concours de population mais bien le louable désir de vous offrir, Monsieur le Président du Conseil, l’hommage très respectueux de sa reconnaissance. Il vous est possible de mesurer par là, la force des affections lorraines.
Et soyez assurés que nous formons le vœux de vous voir longtemps encore dans les plus hautes charges du pays.
Ne nous avez vous pas également donné l’exemple du devoir au moment de la tourmente. Ne craignant pas de prodiguer les encouragements, de relever tous les courages, de stimuler toutes les volontés. Si dans certains moments pénibles, nous avons su résister, c’est que nous nous reposions sur votre énergie. Vous avez été à l’arrière comme à l’avant, le flambeau vivant éclairant notre route, parfois bien obscure. Vous avez selon le mot qu’a enregistré l’histoire, « bien mérité de la patrie ».
Avec tous mes concitoyens je suis profondément heureux, de voir que la mémoire de nos chers morts reçoive aujourd’hui tant d’honneur. Profondément heureux qu’ils soient loués par des voix aussi illustres et que le monument qui perpétue leur souvenir soit entouré d’une foule aussi sympathique.
Soyez bénis à jamais, ô vous qui avez été le tribut de Chassey à l’immense hécatombe et à la dette sanglante, vous qui avez été disciplinés pour que nous soyons libres, qui avez été blessés pour que nous soyons guéris, et qui êtes morts pour que la France vive.
« Heureux ceux qui sont morts pour une juste guerre. Heureux les épis murs et les blés moissonnés. Heureux ceux qui sont morts sur les champs de bataille couchés dessus le sol à la face de Dieu. »
Suit l’appel aux morts. L’appel aux morts provoque un instant de vivre émotion.
Trois petites filles costumées en Alsacienne et en Lorraines déposent des fleurs sur le monument de granit orné d’une palme de bronze.
L’émotion est encore accrue quand Président prononce un discours pour glorifier tous les soldats morts pour la France. Puis traitant les plus hautes questions politiques sur cette petite place de village, Poincaré déploie toutes les ressources de son éloquence.
Ce n’est qu’après les mots : « Payez-nous ou nous restons » que les applaudissements et les ovations éclatent avec enthousiasme : "Vive Poincaré !"
Le discours de Raymond Poincaré, président du Conseil des ministres et ancien Président de la République française (1913-1920)
Voici la partie essentielle de son discours qui est, en fait, une réplique au chancelier allemand Gustav Stresemann.
M. Poincaré se demande ce qui serait advenu si l'Allemagne, avait été victorieuse. Et le président du Conseil s'écrie :
« Si notre malheur avait voulu que l’Allemagne l’emportât sur les alliés, alors l’empire allemand qui eût alors conservé sa dynastie mégalomane, aurait élevé son hégémonie définitive sur les débris des peuples vaincus. Nous aurions été sans doute les plus mal traités. La France aurait et dépouillée a tout le moins de Dunkerque, de Calais, du bassin de Briey, de ses colonies, elle eût été condamnée un payer de formidables indemnités. L'Allemagne n'a pas fait, au cours des hostilités, mystère de ses intentions elle a plusieurs fois dévoilé ses buts de guerre et, jusqu'au jour où elle a senti ses espérances lui échapper, elle a toujours médité de nous écraser il jamais,
Elle ne se serait pas montrée, n'en doutez point, beaucoup plus généreuse envers nos Alliés. Je ne parle même pas de la Belgique, à laquelle l'Allemagne aurait enlevé Anvers et la côte maritime et qu'elle aurait placée sous sa domination. Mais l'Angleterre, à qui l'empereur réservait ses plus violents ressentiments et qui était pour l'Allemagne la concurrente à abattre, n'eût guère été soyez-en sûrs plus épargnée que nous. L'Allemagne, qui pendant la guerre, s'était installée comme pour l'éternité aux envierons d'Ostende, eût gardé toute la rive continentale du détroit pour mieux surveiller la Grande-Bretagne et pour la tenir sous le feu de ses Berthas.
L'Armée navale de nos Alliés eût été détruite et leur flotte marchande anéantie, la maîtrise des mers lui eût été arrachée et leurs relations futures avec leurs Dominions se seraient trouvées compromises. L'Italie n'aurait pas été plus favorisée. Non seulement elle n'aurait reçu aucun des agrandissements qu'elle a réalisés aux dépens de l'ancienne Autriche-Hongrie, non seulement elle n'aurait obtenu ni Trieste. ni le Trentin, mais Il est probable qu'elle aurait dû consentir à la monarchie dualiste de nouveaux abandons.
La Tchécoslovaquie serait restée sous le joug que des siècles d'oppression avaient fait peser su" elle la Serbie et la Roumanie auraient été démembrées et réduites à l'état de vassalité la Pologne ne serait pas ressuscitée, Posen et toute la Haute-Silésie seraient encore entre les mains de l’Allemagne, l'Europe tout entière aurait été asservie.
« De l'autre côté de l'Atlantique, les États-Unis auraient peut-être été momentanément à l'abri des conséquences de la victoire germanique mais ils n'auraient pas pu longtemps rester indifférents à la constitution d'une puissance colossale devenue la véritable souveraine de l'Europe et prête à jeter ses tentacules autour du globe.
Bref, c'était toute la civilisation anglo-saxonne autant que la civilisation latine qui était ébranlée dans ses fondements. L’Allemagne s'assurait à la lois d'un pôle à l’autre la suprématie politique et commerciale industrielle, elle devenait, sous les auspices de ses Hohenzollern, l'impératrice du genre humain.
Rêveries dira-t-on, suppositions moroses et invraisemblables ! Nullement. Nous avons été plusieurs reprises sur le point de voir ces sombres hypothèses se transformer en réalités. Sans l'union des Alliés et sans la vaillance de nos soldats, toutes ces monstruosités se seraient accomplies. N'avons-nous pas le droit aujourd'hui de nous rappeler des inquiétudes lorsque nous demandons l’exécution… ou nous avons fait preuve d'une modération que beaucoup de nos compatriotes ont jugée excessive.
L'Allemagne n'a pas été obligée à nous rembourser les frais de guerre : il n'a été mis à sa charge que les Réparations des dommages matériels qu'elle avait causées. Est-ce là vraiment une si lourde condamnation. Dans la guerre de 1870-71, l'Allemagne qui n'avait pas été envahie et qui avait au contraire occupé une grande partie de la France, n'avait, quant a elle subi aucun dommage et n'avait pas de réparations à réclamer, elle s'est cependant fait payer ses frais de guerre et elle nous a taxé de plusieurs milliards d'Indemnité.
C'était pour l'époque une somme énorme. Non seulement nous l'avons versée, mais lorsque nous avons par loyauté vis-à-vis de notre créancier cherché à nous procurer de l'argent pour nous acquitter, nous avons trouvé 43 milliards.
Ce n'est pas là, d'ailleurs, la seule dépense que nous avons eu à supporter. La guerre nous avait coûté près de 2 milliards de frais extraordinaires nous avions perdu plus de 360 millions d'impôts et de revenus, nous avions eu Il payer plus de 340 millions pour les frais d'occupation de l'armée ennemie, 77 millions pour l'approvisionnement de Paris pendant la guerre, plus d'un demi.milliard pour les pensions militaires; 212 millions pour indemniser nos concitoyens victimes des dommages de guerre; 62 millions et demi comme remboursement des impôts. payés aux allemands, un millions et demi comme remboursement des réquisitions 140 millions comme indemnité à la Ville de Paris 19 millions a la Compagnie de l'Est et je passe beaucoup d'autres charges.
« Nous avions en outre perdu deux provinces et cette perte si douloureuse s'était accompagnée d'un déficit permanent puisque nous étions désormais frustrés des revenus et impôts des territoires cédés. Je ne totalise pas ce que je suis loin d'avoir épuisé la liste de ces dépenses, mais les chiffres que j'indique sont Indiscutables. Ils sont tirés de documents officiels établis au lendemain de la guerre et nous offrent un peu plus de garanties que ceux que donnait hier le nouveau Chancelier à propos des paiements qui auraient déjà été faits par l'Allemagne.
Les paiements réellement effectués, là, consciencieusement évalués après une enquête contradictoire et elle s'est trouvée unanime dans ses appréciations. Il est donc vain de prétendre que l'Allemagne aurait déjà versé six milliards de marks-or comme l'aurait admis un Institut économique de Washington qu'il m'a été jusqu'ici impossible d'identifier et qui ne figure pas dans le « Congressional Directory », annuaire officiel de la capitale fédérale. La capacité de paiement . Ces estimations arbitraires nous montrent en tous cas quelles singulières conséquences nous aboutirions si des experts Internationaux étaient jamais invités à de mesurer la capacité de paiement de l'Allemagne et, à cet égard, je n'ai pas besoin -de dire que notre opinion ne saurait changer.
« Mais pour en revenir A ce que la France à fait elle-même après 1870, ce que je veux rappeler c'est que, si onéreuses qu'aient alors été nos dépenses, nous avons réussi à remettre nos finances en état. à reconstituer notre outillage national et, malgré la mutilation qui nous avait été infiltrée, a relever notre pays et a lui rendre la prospérité. Pour préparer cette renaissance avons donc eu à accomplir des miracles ? Non, nous n'avons rien tenter qui dépassât les fortes humaines. Nous avons travaillé, nous avons fait preuve de bonne foi et de bonne volonté et nous avons grandi dans l'estime de l'Univers, Nous ne voulons nous donner en exemple à personne, pas même à nos ennemis d'hier. Mais ce que nous avons fait, il y a 53 ans, ils peuvent l'essayer aujourd'hui. S'ils ne s'y décident pas, Ils nous forceront à exécuter vis-à-vis d'eux les menaces qu'ils nous ont alors adressées : «Payez-nous, ou nous restons ».
Raymond ¨Poincaré envoya quelques jours plus tard ce mot petit mot manuscrit de sa résidence parisienne ( 26 rue Marbeau, Paris) :
« J’ai gardé le meilleur souvenir de ma visite à Chassey et renouvelle mes remerciements à Mr Kennel et à toute la population. »
Bilan
Bilan (lettre manuscrite écrite quelques mois avant sa mort, en vue d'une "récompense")
En janvier 1959, voici comme Joseph Kennel fait le bilan de son majorat. :
« Né à Chassey-Beaupré le 8 novembre 1884, marié en Moselle le 13 septembre 1919.
Élu conseiller municipal de Chassey-Beaupré en 1920, sans interruptions y compris les années de guerre et d’occupation jusqu’en 1948. Élu conseiller municipal jusqu’à ce jour (1948-1959).
Création en 1924 du Syndicat d’électrification de la région de Daimville sous la présidence de Mr Honoré. J’ai réussi avec mon collègue Mr Poinsot, conseiller général des Vosges à faire renter dans notre syndicat 20 communes au nord de Neufchâteau, y compris cinq communes de la Haute-Marne ce qui nous a permis de faire un syndicat vivant.
Élu président de ce Syndicat, il a été créé depuis la guerre quelques millions de travaux surtout dans les Vosges, en éclairages d’écarts et renforcement de réseaux.
En 1928, j’ai entrepris l’installation d’eau sous pression dans ma commune. Nous manquions d’eau pendant trois à quatre mois dans l’année et jamais d’eau potable. Avec le concours de la Préfecture, du Génie Rural et du géologue officiel de Nancy, il a été décidé de faire un forage. Et c’est là que commencèrent pour moi les difficultés. Et si je n’avais pas été têtu comme un lorrain j’aurais abandonné ce qui aurait été la mort de ma commune.
En persévérant j’ai trouvé la nappe à 84, 75 m . J’avais gagné la partie.
Après cela est venue la guerre et fatigué des tourments qu’elle m’a créé en camouflant des lorrains, en passant la Marne pas mal de prisonniers en arrêtant moi-même avec deux de mes hommes cinq soldats dans le village dont un sous-officier. Juste avant l’arrivée des Américains que je savais être à un km du village, ce qui aurait pu amener toutes sortes d’ennuis.
Je quittai donc la place de Maire n 1948 et je m’occupai un peu de mes affaires personnelles. Car j’ai installé au village une petite affaire où travaillait environ 50 ouvriers avant la guerre. Une partie est allée faire son devoir, une partie a été mobilisée sur place. Mon activité a été donnée à l’Armée.
Jusqu’à alors je n’ai jamais reçu la moindre récompense et si vous pensez que je n’en mérite pas, n’en parlons plus. Car je ne voudrais en rien contrarier Monsieur le ministre, pour ces petites choses, que je ne prendrai pas avec moi dans l’au-delà. »
Joseph Kennel