Jenny Lind (1820-1887), la célèbre cantatrice d’origine suédoise, a été surnommée le « rossignol suédois », à cause de son chant pur et naturel.
Par conviction religieuse, elle cesse en 1849 de chanter dans les opéras qui l’avaient rendue célèbre dans toute l’Europe.
Elle écrit : « Jamais ma Bible ne m’a été plus nécessaire ; jamais elle ne m’a autant fortifiée et soutenue. J’y puise la paix, l’espérance, la foi, l’amour, la confiance absolue en mon Dieu, de telle sorte que je considère le monde et la vie tout autrement que par le passé. Puissent tous les hommes arriver à cette conviction et puissions-nous, chaque jour, nous laisser restaurer par ce livre divin, lui confiant tous nos chagrins et nos soucis. C’est alors seulement que nous comprendrons la vraie manière de saisir la vie et d’en jouir. »
Désormais sa devise est : « Je chante par la puissance de Dieu, pour Sa gloire. » Elle se consacre à l’étude des oratorios. Elle devient l’interprète de choix de Bach, Haendel et Mendelssohn. Ce dernier avait d’ailleurs composé pour elle ses oratorios « Elie » et « Christus ». Elle organise désormais des concerts de bienfaisance. Elle fait une tournée triomphale aux Etats-Unis entre 1850 et 1852. A son premier concert elle chante devant 11 000 auditeurs. Elle est reçue comme un chef d’État par le Président et partout elle est immédiatement aimée pour sa voix magnifique et pour sa profonde humanité.
Elle s’intéresse beaucoup au mouvement pour l’abolition de l’esclavage. Elle apporte notamment sa contribution aux causes défendues par Harriet Beecher-Stowe qu’elle admirait énormément. Elles se rencontrent d’ailleurs New York en 1852. Harriet Beecher-Stowe s’y trouve pour la promotion de son livre, « La Case de l’oncle Tom », et Jenny y donne le dernier concert de sa tournée. Elle offre à Harriet des entrées et Harriet lui envoie un exemplaire de son livre, et reçoit d’elle cette lettre en retour :
« … vous devez savoir quel impact profond la Case de l’oncle Tom produit sur le cœur de ceux qui s’intéresse à la dignité de l’existence humaine… J’ai le sentiment que ce livre produira de grands changements et que l’auteur de ce livre peut s’endormir… consciente d’avoir été un puissant instrument entre les mains du Créateur du Bien suprême… Que Dieu vous bénisse vous et les vôtres,… et certainement la main bénissante de Dieu demeurera sur vous… ».