16 août 1856. Première pierre du Tabernacle de Spurgeon.
Construction du Tabernacle
Les bâtiments de l'Église demeurent trop petits en dépit des travaux d’agrandissement : la construction d’un bâtiment de 6 000 places est donc décidée.
Le 16 août 1856, on pose la première pierre de l’édifice que Spurgeon désire convenablement aéré, éclairé et chauffé, sans plus. Pas de chaire « intolérable prison », mais une tribune spacieuse, meublée d’une table et d’un fauteuil. Pas d’orgues non plus : celles-ci tuent le chant (Brunel, p.142).
Spurgeon accepte de nombreuses invitations avec pour principe de partager la collecte en deux : une partie pour les organisateurs, l’autre pour la construction du nouveau temple. Des appels et des souscriptions permettent de recueillir en moyenne entre 7 et 8 000 Francs/mois. 112 500 Francs sont ainsi rassemblés en moins d’un an. Le principe de Spurgeon est en effet de ne jamais contracter de dettes, même pour un projet de cette envergure. Cependant, juste avant l’ouverture, il reste encore des factures à payer… Spurgeon décide alors d’organiser une « vente de charité », en dépit de l'opposition de certains. Les sommes recueillies à cette occasion permettent de payer les factures et de solder les comptes.
C'est un bâtiment parfaitement adapté au ministère de Spurgeon. En revanche, une fois le ministère exceptionnel de Spurgeon achevé, cette énorme bâtisse s’avèrera beaucoup moins bien adaptée à un usage « courant ».
L’architecture emprunte au style grec, pour rappeler que le Nouveau Testament a été écrit en grec (Dallimore, p.88).
« Deux galeries surplombaient la salle du bas. Le tout contenait à peu près 3 600 places assises. Au bout de chaque banc se trouvaient des strapontins qui, une fois mis en place, pouvaient recevoir encore 1 000 personnes. Quelques 1 000 autres pouvaient se tenir debout…Derrière l’auditorium, au niveau de la première galerie, se trouvaient 3 bureaux ; celui du centre pour le pasteur et les autres pour les diacres et les anciens. Au-dessus, parallèlement à la seconde galerie, se trouvait un petit salon pour les dames, et des pièces d’entrepôt pour les Bibles et les livres préparés pour la distribution….En dessous de la tribune réservée à la prédication, se situait une estrade de taille similaire, où l’on avait encastré un baptistère de marbre, parfaitement visible de tous, selon le désir de Spurgeon. Un plancher amovible recouvrait le baptistère sur lequel on plaçait la table de communion et les chaises à l’occasion de la Sainte Cène. » (Dallimore, p.92).
« À une extrémité du baptistère avaient été construites deux fosses, une de chaque côté, où se tenaient deux diacres prêts à aider les candidats quand ils descendaient dans l’eau. D’autres diacres conduisaient les gens au baptistère et les en ramenaient et Mme Spurgeon faisait de même pour les dames… » (Dallimore, p.94).
Le Tabernacle est achevé et complètement payé en mars 1861.
La première réunion qui inaugure le bâtiment, le lundi 8 mars 1861 à 7h du matin, est une réunion de prières : un millier de personnes y assistent !
Le premier sermon y est prêché le lundi 25 mars et porte sur Ac 5.42.
Le premier service public du mardi 26 mars est réservé aux souscripteurs ; le service du mercredi 27 mars est destiné aux pasteurs des Églises voisines.
77 personnes sont baptisées le premier mois après l'ouverture du Tabernacle, 72 le deuxième, 121 le troisième.
En 1860, l’Église compte plus de 3500 membres, chiffre qui passe à 5 000 quelques temps après.
L'une des principales sources de revenus de l’Église était… la location des bancs ! Ceux qui payaient un siège pouvaient entrer avec leur carte au Temple. Dix minutes avant le début du culte, on ouvrait les portes pour que les autres personnes puissent entrer, selon la place encore disponible. Il valait donc mieux arriver avant l’heure au culte… même avec une carte !