Le décret de 1290 avait expulsé la communauté juive d'Angleterre
En 1655, on décide l'ouverture en Angleterre d’une conférence à Whitehall sur la réadmission des Juifs en Angleterre, sous l’égide d’Oliver Cromwell.
Manassé Ben Israël est invité en Angleterre et est reçu avec tous les honneurs. La Conférence se déroule du 4 au 18 décembre 1655. Elle commence par affirmer qu’il n’existe pas d’obstacle juridique à la réadmission des Juifs en Angleterre. L’on discute ensuite de l’opportunité d’une telle réadmission. Le débat divise alors profondément libéraux et conservateurs. Cromwell assiste à chaque séance et s'exprime en faveur de la réadmission des Juifs. Mais la plupart des membres du comité lui résiste. Toutefois, deux juges affirment que la loi n'interdit pas les Juifs à s'installer en Angleterre.
En ce jour, le 14 Décembre 1655, il était évident que le comité ne parviendra jamais à une décision. Cromwell disperse la conférence sans qu’aucune décision n’y ait été prise, mais ses membres savent que Cromwell a l'intention d'admettre les Juifs officieusement si nécessaire.
Tout le comité élabore un document recommandant que si les Juifs étaient réadmis en Angleterre, il faudrait les empêcher de diffamer le christianisme et de travailler le dimanche. D’acquérir certaines charges, d’employer serviteurs chrétiens ou de chercher à convertir les chrétiens au judaïsme. Rien de tout cela n’est devenu une loi.
A partir de1656, les juifs sont venus en Angleterre en nombre croissant et leur population a atteint jusqu'à un quart de million. Les Juifs de Grande-Bretagne ont été la plupart du temps bien traités. On leur accorda tous les droits que l’on pouvait leur accorder, c’est à dire tous les droits qui ne nécessitaient pas de prêter un serment chrétien, et les Juifs prirent part à la vie de la cité.
Selon le livre biblique de Zacharie, celui qui touche les Juifs, touche la prunelle de l'œil de Dieu. Est-ce également signifier que ceux qui aident les Juifs prospèrent ?
Certains l'ont dit. En tout cas, la Grande Bretagne a bénéficié de leur présence. Beaucoup ont siégé au Parlement et l’un d’entre eux, Benjamin Disraeli, est même devenu un Premier ministre important.
Les Juifs britanniques, tels que Moses Montefiore, étaient de fervents partisans du mouvement sioniste qui va participer à l’installation de Juifs en Israël, et le britannique Chaïm Weizmann, sera le premier président de l'État d'Israël.