J’étais en vélo sur une piste cyclable lorsque je vois une maman s’arrêter en plein milieu. Elle me tourne le dos et ne m’a pas vu arriver. Pas vraiment un problème puisqu’il y a encore une certaine distance entre nous, sauf que ses petits enfants la suivent quelques mètres derrière elle et se retrouvent ainsi eux aussi sur mon chemin alors que je suis maintenant plus proche. Je freine légèrement et les contourne. C’est le genre de choses qui arrivent très régulièrement quand on fait du vélo en ville. Pas vraiment un souci !
Où est le problème alors ?
Ce qui m’a choqué, c’est que j’ai entendu cette maman reprocher à ses enfants de s’être trouvés là. Comme s’ils étaient responsables de la situation ! Pour moi, ils n’avaient fait que suivre leur mère. Étaient-ils responsables alors qu’elle-même ne m’avait pas vu ? N’est-ce pas elle qui avait manqué de vigilance ? Dans ce cas, pourquoi les disputer ?
Tout cela n’est que fait divers bien ordinaire, mais, en fait, c’est bien ce qui me désole. J’ai l’impression que nous recherchons toujours un coupable en dehors de nous-mêmes dès qu'il y a le moindre problème.
Le méchant ? C’est toujours l’autre.
Selon notre situation, ce seront les politiques, le commerçant, le patron, l’employé, les riches, les pauvres, les étrangers, les jeunes, les banques…. ou encore « la société » comme on dit. Bref, c’est toujours la faute aux autres. Jamais la nôtre.
Est-ce si humiliant que cela de voir la réalité en face et notre part de responsabilité ?
Il faut se lever tôt pour trouver quelqu’un qui reconnaît spontanément ses erreurs, ses échecs, ses limites… sans toujours chercher à se justifier.
Dommage
car pour moi, la confiance en l’autre peut justement commencer quand je sais qu’il est capable d’être honnête avec lui-même.
Je sais que ce n’est pas évident puisque j’essaye et que je n’y arrive pas toujours.