L’histoire du christianisme est mouvementée. De schismes en réformes, de réveils en contre-réformes, les positions se sont souvent durcies, et les échanges ont parfois été difficiles. Pour beaucoup de croyants, ces divisions sont une profonde souffrance. Elles sont aussi un scandale qui vient contrer le témoignage au monde. Elles sont enfin une désobéissance au Christ qui a prié Dieu, son Père, en ces termes : « Que tous soient un […] pour que le monde croie que c'est toi qui m'as envoyé » (Jean 17.21).
Un peu d’histoire
Avec l’avènement du mouvement œcuménique au 20ème siècle, l’aspiration croissante à une unité visible a suscité de nombreux rapprochements. La Semaine de prière pour l’unité chrétienne en est une. Tous les ans, du 18 au 25 janvier, des chrétiens de toutes dénominations se réunissent pour célébrer ensemble leur Seigneur, et prier pour l’unité.
L’initiative est venue essentiellement d’un prêtre lyonnais, l’abbé Paul Couturier (1881-1953). Persuadé que la prière des simples fidèles était au moins aussi importante que les discussions des théologiens, il proposa, en 1935, une « octave de prières pour l’unité ». Ces huit jours de prière étaient déjà en vigueur dans l’Église catholique depuis le début du siècle. Il invitait à prier pour « l’unité que le Christ veut, par les moyens qu’Il voudra ». Sa proposition, soutenue par le cardinal Gerlier, archevêque de Lyon, rencontra très vite un accueil très favorable dans les autres confessions. Elle rejoignait en effet le sentiment commun que les divisions des chrétiens étaient difficiles à abolir, mais insupportables. En 1936, l’Église réformée de France (protestante) y apporta son soutien. En 1954 enfin, le Conseil œcuménique des Églises, créé six ans plus tôt, recommanda à ses membres de participer à cette célébration annuelle.
Aujourd’hui…
Cette Semaine est préparée chaque année par une commission internationale et interconfessionnelle. Elle choisit un thème, souvent formulé par un texte biblique et un pays pour la préparer. L’objectif est de rencontrer l’autre, de découvrir sa façon d’approcher Dieu, de dire les mots de la foi et de célébrer leur Seigneur commun. Tout en marchant sur un chemin d’unité qui respecte leur diversité, les chrétiens sont invités à comprendre que ce qui les rassemble – la foi en un Dieu d’amour qui s’est approché de nous en la personne de son Fils Jésus-Christ – est tellement plus fort que ce qui les divise !
Une autre semaine de prière, antérieure et complémentaire
En 1846, la toute récente Alliance Évangélique mondiale a créé la Semaine Universelle de Prière avec la conviction que « l’unité substantielle de l’Église existe déjà et tout ce que nous avons à faire, c’est de la déclarer, de la manifester devant le monde… Nous sommes unis parce que Dieu est notre Père et Jésus-Christ notre seul Sauveur, c’est un don de sa part, le fruit de sa grâce. Vivons le, vivons en ! ». Chaque année, elle réunit la deuxième semaine de janvier des chrétiens protestants de différentes confessions.