C’est un bon gars qui arrive à la porte du paradis et qui est accueilli par Jésus. C’est la procédure normale qui est mise en place : il doit passer un entretien avec les autorités compétentes. Entendez : le Fils de Dieu en personne.
— Vous avez la possibilité de donner trois arguments pour entrer au paradis. Chaque argument sera noté. Vous avez besoin de 100 points pour pouvoir entrer avec permis de séjour éternel. Allez-y, premier argument.
Le gars cherche… Qu’est-ce que Jésus peut bien attendre de moi ? Ça doit être quelque chose de pieux. Je tente ma chance.
— J’ai été au culte presque tous les dimanches depuis que j’ai 40 ans.
Il attend la note sereinement, assuré d’avoir au moins 50 points avec un pareil haut fait.
— C’est bien ! Bravo. C’est vraiment quelque chose qui m’a réjoui dans votre vie. Trois points !
Il est pantois, plus que troublé. Jésus doit donc attendre quelque chose de moins religieux. C’est vrai qu’il a plutôt parlé de la qualité, des relations interpersonnelles, etc. Donc… il tente ce qui va marcher à coup sûr. Deuxième chance.
— Quand ma femme m’a trompé il y a 34 ans, je l’ai pardonnée en moins de six mois.
— Bravo, effectivement, vous avez choisi la bonne voie. Cinq points. Trois plus cinq font huit points, sur 100 points à cumuler. Est-ce que vous avez quelque chose à ajouter ?
Le gars tremble. Huit points en deux questions. Il faut trouver au moins 92 points pour passer le cap. Il panique. Que répondre ? Le côté religieux n’a pas marché. Le relationnel a rapporté un peu plus, mais finalement c’est une goutte d’eau dans un océan. Que faire ? Il tremble et se voit prêt à griller dans les fournils de l’enfer… Explosant d’angoisse, il hurle !
— Quoi, huit points avec ces deux réponses, mais c’est impossible, je n’y arriverai jamais, je suis perdu !
Et Jésus de répondre :
— « Désespoir de se sauver soi-même » ! Bingo ! 5.000 points ! Bienvenue au Paradis.