Il paraît qu'Obélix est tombé dans la potion magique quand il était petit et que c'est pour cette raison qu'il ne doit plus en boire. Sans pousser trop loin la comparaison, il y a des réalités qui nous semblent aller de soi alors qu'elles posent question à d'autres. Pourquoi ? Souvent parce qu'elles font partie de notre quotidien depuis longtemps alors que ce n'est pas le cas de tout le monde.
En fait, celui qui découvre un monde inconnu fait bien de se poser des questions, d'essayer de comprendre. Sans qu'il s'en rende toujours compte, ses questions peuvent même aider « celui qui est tombé dedans quand il était petit », car elles l'obligent à réfléchir à sa pratique, à remettre en question ses habitudes qui semblent aller de soi.
Les traditions religieuses en sont un exemple. Participer à une messe est naturel pour celui qui l'a vécu depuis son enfance. Ce n'est pas le cas de celui qui y assiste pour la première fois quand il a 20 ans. Il risque de trouver tout cela très étrange. Le culte des Églises évangéliques n'échappe pas à ce phénomène. Lui aussi a ses traditions. Il a besoin d'être sérieusement décodé pour celui qui franchit le seuil d'une église évangélique pour la première fois. Tel est l'objet de ce livre.
Pour accompagner ce visiteur et l'aider à décrypter ce qu'il a vécu ou ce qu'il s'apprête à vivre, l'auteur a choisi de mettre en scène un homme, Timothée, qui vient d'être pressenti pour animer le culte dans son Église pour la première fois. La perspective de devenir acteur de ce qu'il a vécu jusqu'ici en tant que simple participant l'amène à beaucoup s'interroger. Il va donc rencontrer Bernard, son pasteur car il a besoin de réponses. De fil en aiguille, ils vont finir par aborder tous les aspects du culte.
Nul doute que ces dialogues seront utiles aussi bien à ceux qui découvrent le culte évangélique qu'à ceux qui y sont habitués. Les premiers recevront ainsi des réponses à leurs questionnements légitimes, tandis que les seconds seront amenés à approfondir ce qu'ils vivent depuis longtemps dimanche après dimanche. Ils ne pourront que mieux en profiter.
L'exercice a toutefois ses limites puisque, comme Bernard le pasteur et Timothée son paroissien le savent bien, les Églises évangéliques ont de nombreux points communs entre elles, mais leur culte peut néanmoins varier selon leurs sensibilités. C'est donc principalement sur les points communs que Richard Gelin s'est contenté de nous faire réfléchir. C'est déjà beaucoup !
Georges Mary